J’aime beaucoup faire plusieurs choses en même temps,
j’appelle ça « rentabiliser mon temps ».
Donc j’attends la tombée de la nuit pour avoir, en même temps, un beau coucher de soleil, j’espère, à photographier,
et apporter mon alu à
recycler.
En attendant, je nettoie ma terrasse.
Quand on a 7 chats et une terrasse . la nettoyer régulièrement est indispensable.
Je mets une lessive en route.
Et j’en ai des lessives en retard.. qui sèchent péniblement dans un appartement glacé, mais la bonne nouvelle, c’est que la température augmente.
Je constate que mes forces attaquées par le virus reviennent peu à peu-
Il y a quelques semaines, simplement me relever quand je me baissais pour ramasser quelque chose était une petite épreuve.
La semaine suivante, ça allait un peu mieux.
Ce qui m’a motivée.
Je n’ai pas encore récupéré toutes mes forces, mais je vois que je suis sur le bon chemin.
J’ai terminé la plupart de mes commandes en cours : pour les autres, je laisse l’inspiration monter
Mais revenons à mon alu.
J’ai constaté un truc :
chaque fois que je fais une action positive pour avancer, je suis récompensée.
A peine arrivée vers les grosses bennes à récupérer l’alu, que vois-je ?
Délicatement posé dessus deux plaques à gâteaux, oranges, et surtout toutes neuves.
Merci à la personne qui pensé, bien pensé, que ça pouvait servir à quelqu’un.
Premières récompenses.
Ca me mets de très bonne humeur.
Je regarde le ciel au-dessus des arbres qui masquent le lac à cet endroit.Depuis là, je suis tout près.
Mais je ne vois pas de couleur particulière, alors je rentre.
Une intuition me fais faire un détour.
J’arrive à la plage de Bienne.
Et là, une émotion intense me submerge.
D’un coup.
Presque brutalement.
Un orange à couper le souffle.
Toute une bande orange intense, surmontée d’un dégradé d’un jaune puissant.
juste au-dessus, le bleu de ce ciel que j’avais cru sans intérêt
Alors jee lâche tout, même ma trottinette, que je cache dans un coin sombre, derrière le bâtiment de la plage.
Cette construction magnifique, avec son architecture avant-gardiste.
Ce petit bijoux tout blanc avec son plongeoir et ses douches, leurs silhouettes
intemporelles si particulières, qui se dressent au bord du lac depuis 1932.
Un bijoux inscrit a notre patrimoine des monuments historiques.
Une oeuvre que l’on doit au génial architecte Ernst Berger.
A ce propos, saviez-vous que c’est aussi lui qui à dessiné plusieurs de nos arrêts de bus, ainsi que les abris place Centrale, et place Guisan.
C’est le style Bahaus. que l’on retrouve encore partout dans notre ville.
Instinctivement, j’ai toujours été attirée par ces bâtiments aux formes mixtes.
Larges et carrées, avec aussi des courbes douces
Quand j’en ai appris plus sur cette école d’art, j’ai compris pourquoi.
Un de ses directeurs, et fondateur Walter Gropius, disait qu’il n’existe aucune différence essentielle entre l’artiste et l’artisan.
Comment ne pourrais-je pas adorer un mouvement ou toutes les formes d’expression, de l’art à la danse en passant par la peinture, la gravure sur bois, se marient dans la création?
Bon je vous ferai un l’histoire du Bahaus une autre fois.
Mais je crois, il faut savoir encore que l’école a été fermée par les nazis qui voyait ça comme un courant « dégénéré ».
Savoir que Hitler le détestait me fait aimer aimer davantage le Bahaus.
Je crois que si Bienne est Bienne,
c’est beaucoup à cause du Bahaus.
Que sans le vouloir, nous sommes influencés par l’esprit de ses constructions que nous voyons tout les jours.
Donc, je laisse ma trotinette, et je fonce en courant pour immortaliser ce paysage fantastique.
D’un seul regard, je vois le lac , les villages de l’autre côté qui se reflêtent dans l’eau, et ces couleurs offertes par le ciel qui magnifie tout.
Je fonce , parce que je sais que ça ne va pas durer.
Ce ne sont que quelques minutes où l’intensité du ciel est si forte.
Je m’arrête vers les toboggans métalliques qui semblent surgir de l’eau.
Je fonce parce que je connais par coeur les prises de vues qui m’intéressent.
Plus on se dirige vers l’été , plus la lumière est intense et plus l’arrière plan est net.
J’avance encore et j’arrive à l’endroit parfait.
A ce moment précis, je vois un silhouette, en contre-jour qui s’avance dans le paysage.
J’adore qu’il y ait des silhouettes à contre-jour dans mes photos.
C’est un homme.
J’attends qu’il arrive au bon endroit, celui ou son corps se détachera bien sur ma photo que je visualise à l’avance.
Et là, il se passe quelque chose d’unique.
Ca ne m’est jamais arrivé.
Nous sommes assez éloignés, je ne vois absolument pas son visage et je doute qu’il voie le mien.
Mais il comprends, je suis sûre qu’il comprends ,ce que je suis en train de faire.
Souvent quand les gens voient que je vais prendre une photo, ils s’arrêtent pour ne pas *gêner*.
Ou alors ils passent indifférents.
Lui, j’en suis sure, il sait que je le veux sur ma photo.
Il me sourit.
Je ne le vois toujours pas mais je sens qu’il me sourit.
Il lève le bras et dit ses mots : « God bless you ».
C’est ce que vous voyez sur ma photo ci-dessus.
Ce moment précis.
Je réponds un peu maladroitement : « God bless you to ».
Comme j’aime vivre dans cette ville ou dans la même heure, je trouve
au-dehors des objets utiles qu’un inconnu a laissé et un autre qui me béni
devant un fabuleux coucher de soleil