Rapport :
Le choc n’est pas passé.
Il semble que ça soit vrai.
On va devoir s’y faire ; Bachi est parti.
Loin des yeux, mais près du coeur.
Toujours des nombreuses personnes qui l’aimaient.
Ca semble banal, j’aurais aimé trouver mieux, mais ç’est ça, Bachi, un homme qui restera dans le coeur des biennois.
Comment résumer une vie si remplie ?
D.J. animateur, organisateur, co-fondateur id’institution mythique biennoises,
Bachi n’a eu de cesse de faire bouger sa ville.
Ce n’est pas à moi de parler de ces activités, parce que ce n’est pas là que je l’ai connu.
Bachi mérite des hommages, on pourrait même trouver une petite place, une ruelle à rebaptiser à son nom.
Bachi mérite mieux que 3 lignes sur internet.
Heureusement il y des amis qui mettent de belles photos de ses temps joyeux.
Le Bachi de la fête, je ne l’a pas connu, j’aurais aimé.
Je connaissais le Bari de la rue.
Celui qui se promenait et s’arrêtait toujours pour demander comment ça va.
celui qui vous regardait vraiment.Comme l’a rappelé Monica.
Celui qui vous faisait sentir que vous existiez.
Les commentaires des gens qui l’ont connu sont plein de cette tendresse qu’il offrait aux autres.
Mais la chaleur humaine ne s’achête pas.
Sinon Bari aurait fini millionnaire.
Je ne me risquerai pas à raconter sa vie, je n’en connais presque rien.
Il parait que c’est un arrêt du coeur qui l’a emporté.
Un arrêt du coeur… l’expression typique qui ne veut rien dire.
On ne dit rien d’autre, comme si on pensait qu’il a mis fin à ses jours.
Quand on voit ses dernières videos, on peut s’interroger.
Il essaie de dire quelque chose, mais, et ça n’engage que moi, il est supermalade.
Mon impression est qu’il a chopé cet espèce de variant de virus, comme le mien et comme d’autres.
J’étais dans le même état.
On est si mal qu’on ne sait plus quoi prendre pour aller mieux.
On a l’air d’être complétement pêté, mais ce ne sont pas quelques rasades , quelques tirées qui pouvaient terrasser un type comme Bari.
Par contre, cette saleté de virus, il est plus fort que nous.
Il nous entraîne vers le bas, nous terrasse, mixant nos idées, nos envies, nos pensées et déréglant tout nos sens.
Jusqu^¨ nous faire perde nos âmes.
Il suffit d’avoir une faiblesse cardiaque pour qu’il devienne mortel.
Une de mes amies s’est retrouvée plongée dans le coma.
Un autre m’a raconté qu’il avait envie d’y passer.
Quand à moi, je répétais en boucle mon envie de mettre fin à ce supplice.
Un supplice qui semblait ne jamais vouloir s’arrêter.
Avec en prime, un immense dégout d’à peu près tout.
Alors voilà , c’est ce que j’ai cru voir.
Ca n’engage que moi.
J’imagine très mal Bari décider d’en finir, alors qu’il a encore l’envie de passer de bons morceaux de musiques, comme il le fait dans ses videos.
Par contre, je vois très bien cette m.. de virus avoir le dessus sur un corps et un esprit fatigué.
Je ferme les yeux et je ressens encore son energie.
J’espère qu’il n’était pas seul.. le problème avec ce virus c’est qu’il est extrêmement contagieux.
Le copain qui avait l’habitude de me faire la bise en sait quelque chose….
En deux jours il était cloué au lit.
Maintenant Bari est parti, reste les histoires.
Les choses que les gens savent, ou pas.
Ou croient savoir.
J’ai trouvé une photo que j’adore , sur sa page, je ne sais pas qui l’a prise, mais je sais qu’elle représente le Bari que j’ai connu.
Est-ce qu’il y aura un hommage?
Si oui, ça devrait être une fête, un endroit où danser..
Bari se fichait des conventions, on avait beaucoup de points en commun sur notre façon de réagir aux cabossages de la vie et de ses injustices.
C’est pour ça que les marginaux l’aimaient, il était à part et des leurs en même temps.
Capable de s’entendre avec qui il avait envie.
C’est ça qui me reste de lui.
Son regard qui vous regarde vraiment.
Sa gentillesse et ce sourire un peu triste.
Sa silhouette marchant dans les rues, et l’aura qu’il dégageait tout autour.
Personne ne lui ressemblait et personne ne lui ressemblera jamais.
Bari était une belle et grande personnalité, unique.
Tant pis pour ses détracteurs, les jaloux qui n’avait pas ses facultés ni sa liberté.
Bari était de la noblesse.
Celle du coeur et de la rue.