Hommage à Bimba et Isa

Hier, à 15h30 mon amie Isa a pris « la » décision.

Ceux qui ont eu pour compagnon un animal sauront tout de suite de quoi je parle.

Nous avons cette faculté, depuis toujours de mettre fin aux souffrances d’un être que nous considérions comme un membre de notre famille.

Nous avons tout tenté, attendu jusqu’ au moment où , libérer de la souffrance cet être tant aimé était un acte d’amour.

De générosité.

De courage aussi.

Il en faut  pour arrêter un coeur que nous aimions tant.

Quand nous donnerions tout pour qu’il continue de battre à nos côtés.

Alors voilà.

J’étais là les premiers jours de Bimba dans la vie d’Isa.. témoin de leur aventure hors du commun..

Une aventure qui, pour moi, n’a pas de fin.

Certains liens résistent à tout.

Pour Isa, et pour tout ceux qui ont du prendre un jour cette décision, j’ai écris ce texte.

Pour ceux qui connaissent les liens si fort qui lient un humain et un animal.

Je remercie Isa de me laisser le publier.

Il était plus long à la base, mais mystérieusement une partie c’est aussi envolée avec Bimba.

Mais il gardait du sens.

Alors, je vous le remets , tel quel.

Ce n’est pas un texte triste.

C’est un texte d’amour.

 

— Bimba n’est plus qu’Amour

Le savoir n’empêchera pas la peine.

L’infinie tristesse de la séparation.

Le manque de cette petite présence qui prenait tant de place dans la vie d’Isa-

Qui lui donnait du sens.

Du sens en plus.

Je crois que l’amour donne du sens à nos vie à condition  de commencer par soi-même

Et ensuite d’ouvrir nos coeurs rempli, à ceux que nous trouvons dignes d’y entrer.

Personne ne doit être responsable de nos vies, ça serait trop dur à porter.

Isa aimait  tant Bimba,. elle dit qu’elle lui a apporté tellement qu’elle en oublierait sa part essentielle.

Les vrais histoires d’amour vont dans les deux sens.

Elles circulent et s’agrandissent.

En inspirant d’autres.

Il faut du courage pour donner son amour.

Je ne peux pas m’empêcher de penser à mon amie Véronique. à mon amie Maud aussi.

Quand ces êtres  qui nous accompagnaient nous sont arraché, c’est un morceau de nous qui part avec eux.

Je pense à mon amie Sandra qui à porté son chien jusqu’à épuisement.

Je pense à moi qui dormait sur la terrasse avec une Prisca qu’on ne pouvait plus déplacer.

Quand on a tout tenté , tout dépensé, mais que plus rien n’est possible.

Quand l’étincelle de vie se terni dans ces yeux naguère si pétillants,

quand le visage se recouvre d’un masque inconnu,

quand les forces s’en vont remplacées par la souffrance,

Les dégâts sont immenses.

Plus on attends et plus les dégâts sont grands de tout les côtés.

La force de cet amour est si grand qu’on se sacrifie sans même y penser.

On se vide à côté de celle ou celui qu’on ne peut plus sauver.

Au point parfois d’avoir envie de l’accompagner.

On s’oublie.

Jusqu’au moment ou on prends la décision.

Dans notre pays, nous avons de la chance d’avoir des vétérinaires formidables.

Même, en ce qui me concerne, la meilleure du monde,

Qui est venue chez moi, qui m’a aidé pour toutes les difficultés que peuvent engendrer une chienne de 50 kilos .

Ramené ses cendres dans une belle boite en bois avec une carte et une rose.

Mon amour pour Prisca à grandi dans celui que je porte à Florence de Brito.

Mais je sais qu’il y a d’autres vétérinaires compatissants, et je suis sure que celui choisi par Isa l’a été.

Et c’est une grande aide que d’être accompagnée par un professionnel qui agit dans les règles, mais aussi dans l’amour et la compassion.

Toutes ces pensées sont les miennes.

Je ne suis pas dans la tête d’Isa.

Mais je suis dans son coeur et elle est dans le mien.

Alors, je l’accompagne, par l’écriture.

Comme une méthode magique pour être avec elle.

Une fois la décision prise, une fois l’acte achevé, j’ai ressenti une sorte de soulagement.

Je n’en pouvais plus.

Épuisée par les nuits à veiller sur sa respiration.

Tétanisée par la peur qu’elle soit seule au moment fatal.

Souffrant avec elle,  m’oubliant à travers elle.Ensuite, ce qui est curieux, c’est qu’elle était toujours là.

Je la sentais partout.

Sa présence, son esprit, son amour, tout était là, encore.

Son âme.

Jusqu’à l’entendre.

Je reviens au soulagement.

Ca faisait des mois qu’elle était incontinente.

Je passais mon temps à nettoyer.

Ca et tout ce que je faisais d’autre pour l’aider, c’était fini, et ça ne me manquait évidement pas.

Je me suis retrouvée avec un temps fou pour moi.

 

Par contre, je pouvais plus me promener dans nos endroits habituels.

Ca à duré longtemps.

J’ai fait un petit autel à sa mémoire dans le salon, avec ses cendres.

Elle reste avec nous.

Je cultive sa mémoire et mes souvenirs.

Parfois la peine me transperce comme une flèche.

L’envie terrible qu’elle soit encore là à prendre toute la place sur le canapé.

Cette chienne tellement exceptionnelle que je ne l’ai jamais remplacée.

bien sûr, il y en a d’autres des chiennes exceptionnelles, mais contrairement à Isa, je n’avais pas choisi d’avoir Prisca.

Enfin bref, c’est une autre histoire.

Chacun de nous ressent sa peine à sa façon.

Chacun de nous vit son deuil à sa façon.

Je voulais écrire ce texte pour Isa et Bimba, qui sont toutes les deux des biennoises exceptionnelles.

Avec une histoire exceptionnelle.

Je ne sais pas encore si Isa me laissera publier ce texte.

Je respecterai sa décision.

Si elle me laisse alors, d’autres personnes j’en suis certaine se reconnaîtrons dans son histoire.

Une histoire qui ne se réduit pas à cette décision.

Qui ne se termine pas non plus avec elle.

Non.

La richesse de cette histoire est dans le changement.

L’évolution.

La personne qu’Isa était avant Bimba et celle qu’elle est maintenant.

Enrichie de cet amour qui l’a transformée.

Tout ce qu’elle va faire maintenant est marqué du sceau de cet amour.

Seul les gens qui ont vécu ce dont je parle peuvent le comprendre.