Pas question que j’aie froid cet hiver,
parce que d’autres ont décidé de se faire la guerre.
J’ai un merveilleux fourneau à bois, qui peut me servir aussi
pour des succulentes grillades.
Pas question que je perde mon énergie à faire valoir mes droits.
Pas question que je vous réexplique encore une fois toute cette histoire aberrante.
c’est très gentil de me conseiller, en me disant fait-ci ou fait-ça !
J’ai fait !
Je vous assure, j’ai tout fait !
Sonné à toutes les portes, envoyé des mails, demandé conseil à l’Asloca, saisi la justice.
Je n’ai rien obtenu d’autres que de nouveaux ennuis..
Donc cette année, c’est décidé.
Je garde pour moi toute cette énergie, pour ma famille, pour mon travail.
Je n’aurai pas froid, j’ai fait ce qu’il faut pour.
J’ai profité de l’action chez Jumbo, et de mes 10 % offerts par la Coop qui a racheté Jumbo, pour obtenir du bois à un prix raisonnable.
Je ne me ferai pas livrer, mais je pourrai aller chercher mon bois petit à petit. Parce que , heureusement, il y a aussi des gens biens, à la Coop,
qui comprennent et qui aident en trouvant des solutions.
Soyons juste, il y a aussi des employés ma lunés, mais ils ne sont pas en majorité de ce côté -ci de ma Coop.
Au contraire, depuis quelques années, avec le nouveau responsable, et la venue de nouveaux employés très compétents, le niveau n’a fait que s’améliorer.
Comme quoi, la roue tourne.
Pas question que je laisse qui que ce soit me manquer de respect.
Voir pire, m’écraser.
Comme ce midi, à la sortie de la Coop.
Encore la Coop ? on dirait que j’y passe ma vie, ce qui est faux.
Simplement c’est le magasin le plus proche de chez moi, et comme c’est un centre commerciale, on y trouve , presque tout, ce qui m’évite de traverser la gare et d’aller en ville,
Ce qui est vrai par contre c’est ce qui m’est arrivé l’autre jour.
Alors que je sortais par le parking, péniblement, mes 40 kilos de terre sur ma trottinette,
une voiture est arrivé derrière moi.
Au lieu de ralentir, pour me laisser passer …
elle à accéléré !!
Pour passer en force.
J’ai senti le capot me pousser les fesses.
J’étais si choquée, que je n’ai pas pu réagir.
Et l’enflure de première catégorie qui conduisait en a profité pour s’enfuir.
Lâchement, indifférent à ce qu’il venait de faire, avec sa grosse bagnole blanche.
Tandis que je continuais mon chemin, montais en moi une rage que j’ai du maitriser.
Pas question que je devienne une victime.
Pas question que je me laisse bouffer ma joie de vivre.
Comme tout le monde, j’ai des factures à payer, et des trucs que j’aimerais m’acheter
Qui n’a pas ressenti une furieuse envie de garder ses sous pour se payer un nouvel ordinateur, par exemple ou des vacances au Mexique…
Ca pourrait être déprimant.
Faire attention chaque jour, de ne pas dépasser son budget.
Mais on peut toujours voir ça d’une autre façon.
Nous avons tellement de chance de vivre dans un pays, qui n’est pas parfait certes mais qui en comparaison de bien d’autres nous permet d’exister sans craindre la pauvreté extrême et les bombardements, par exemple.
Nous avons des toits, de la nourriture, et la Paix.
Le droit d’aimer qui on veut, de penser ce que l’on veut et de s’exprimer à voix haute.
Plus je vieillis et plus je me rends compte de la chance que j’ai d’être née et de vivre ici, en Suisse.
Je ne comprends pas toujours les choix des autres.
Un exemple : le Marché médiéval qui se tient au bord du lac.
Payer une entrée pour avoir le droit d’aller acheter des choses…
Et pas 5frs.. non 100francs pour une famille de 4.
Du coup , je n’irai pas.
Je me contente de regarder défiler par la fenêtre, des hommes et des femmes vêtu com au moyen-âge.
J’ai l’impression d’être dans Beforeigner, une de mes séries préférées qui se passe dans une Norvège moderne, avec des migrants venus du passé.
J’adore me déguiser, donc je comprends.
Je ne peux pas m’empêcher de penser que cette période médiévale ou la famine, la peste, les dérives de l’Eglise, le respect inexistant des droits des femmes, étaient de mise,
que cette période, donc, est une des pires de notre histoire.
Quand je vois une jeune fille exhiber fièrement une peau de renard.. de ces pauvres renards élevés exprès pour ça, et vendu à la pèle dans ce marché justement, ça me fait mal aux yeux, au coeur aussi.
Je l’imagine , cette même jeune fille, avec son costume de paysanne , propulsée dans ce passé médiéval.
Obligée de se lever à 4heures du matin pour nourrir les poules,
culbutée par son patron à 6 heures,
Dormant sur la paille, dérangée par les rats, avec pour toute nourriture un infâme brouet,
et le dimanche un quignon de pain.
Si elle à de la chance.
Quand à son écharpe en peau de renard mort…je doute fortement qu’elle aie eu droit à pareille richesse.
Alors d’accord, le renard est une plaie pour les poules, mais c’est surtout un animal sauvage magnifique,
normalement.
Finir sa pauvre vie comme ça. Élevé dans 3 cm carré , comme des poules en batterie, et mourir pour servir d’ornement à une pseudo paysanne mal renseignée sur les coutumes médiévales….. sacré karma !
Quand je me suis rendue pour la dernière fois au marché, il y a des années, le prix d’entrée était encore décent, j’ai été choquée par ces tas de peau de renards
Mais voilà, tolérance… chacun est libre de. patati patata.. ça m’énerve quand même.
Alors, je m’auto-tape sur les doigts.
Je regarde par la fenêtre et je fais des photos des costumes qui me plaisent.
Parce que voilà, en cherchant bien, on peut toujours trouver du positif., même dans ce qu’on ne comprends pas.
Et s’accrocher à la tolérance.
Celle qu’on aimerait voir aussi pour nous, quand nos choix ne sont pas compris par les autres.
Bien sur, il y a des limites.
Dans tout .
Les limites sont faites pour être dépassées ? C’est vrai aussi.
Mais rester en colère ne sert à rien d’autre que de se bouffer soi-même.
Transformer cette colère, par contre, en quelque chose de bien , c’est possible.
Tenez l’autre jour, il m’est arrivé quelque chose, et la preuve que je l’ai transformé, c’est que je ne me souviens plus que de ce que j’en ai fait de bien :
La vaisselle.
J’étais tellement énervée, que je devais me défouler sur quelque chose.
Mais pourquoi ? j’ai beau chercher, je n’en ai plus aucune idée.
Et c’est tant mieux.
j