L’effet Pierrot ( suite de la suite )

Qui aurait pensé que, d’un drame aussi épouvantable, puisse naître du positif ?

Que des amis fâchés se réconcilieraient.

Que d’autres, qui s’étaient perdu de vue se retrouveraient.

Que  la tristesse infinie engendre le réconfort de bras chaleureux.

Que des hommes puissent pleurer ensembles, et que ça les aide.

Des larmes d’hommes qui sortent leur peine,

face à d’autres hommes,

c’est rare !

Et ça serait si beau, si il n’y avait pas un deuil à l’origine.

 

J’ai revu une petite video de Pierrot , postée par Daniel, et en un instant, j’ai eu le coeur en miettes.

J’entends parler les gens qui le connaissaient bien, et même ceux qui le connaissaient moins.

Les mêmes mots reviennent : sa bonne humeur, sa façon de saluer les gens, à chaque fois, comme si tu étais la personne la plus importante de la journée.

Et puis, il y a les autres, ceux qui ne le connaissaient pas.

Ceux qui me disaient  ; t’as pas peur de voir ta fille avec des types comme ça ?

Ceux-là, je les plaints d’avoir l’esprit si étroit qu’ils ne peuvent pas concevoir que la beauté d’une âme peut se cacher derrière une barbe folle, un crâne rasé et pas mal de tatoos.

Eh bien si.

Je me méfierais bien plus d’un type en costard cravate !

Bon, c’est clair, il ne faut pas généraliser.

Le fait est que Pierrot était un homme hors du commun.

Je ne sais pas, par contre, si il s’en rendait compte,

Si quelqu’un lui avait dit ?

Mais est-ce que ça aurais changé quelque chose ?

Il aurait rigolé, surement.

Le rire de Pierrot, la voix de Pierrot, enraillés par le tabac, nous manque déjà tellement.

Tout ce que j’espère et que je veux croire maintenant, c’est que ses amis rempliront le vide de son absence en s’inspirant de son exemple.

De sa joie de vivre, de son instinct protecteur.

De l’attention qu’il portait à chacun.

Et de ce mot qui revient souvent quand on parle de lui : de sa bienveillance.

Ce sont des qualités que nous portons  déjà tous en nous.

Il est temps de s’en servir , encore plus.

Plus que jamais.

De continuer de veiller les uns sur les autres,

De protéger les enfants.

D’être à leur écoute.

Nous n’avons pas besoin d’être parfaits.

C’est ce que j’appréciais le plus, chez Pierrot ;

il nous prenait comme on était-