Douceur et combat

Ma vie est un combat.
Quand on parle de combat, en ce moment, c’est celui qui se livre à nos portes entre deux peuples slaves qui se déchirent .Et nous, on voit ce qu’on nous montre à la télé.
Les armes de guerre actuelles font d’horribles dégâts,
On parle des morts, mais les blessés, mutilés pour la vie, traumatisés, sont encore plus nombreux.

Hier soir, comme presque tout les jours, mon fils et moi prenons un temps pour discuter dans la cuisine.
Tandis qu’il prépare sa pizza maison, il me demande :
« ..tu crois qu0il va se passer quoi pour les animaux ? on va les mettre où ?*
Là je réalise qu’il parle d’une attaque nucléaire et des abris anti-atomique.
Ca me fait réfléchir.
Plus que ça même ; ça me fait un choc.

Parce que je n’y ai jamais pensé, mais je réalise que mes chats en particuliers et nos animaux en général ne seront certainement pas la bienvenu.
En Suisse, nos animaux sont des membres de la famille.
Je pense à tout les animaux.
De la poule Chocolat dans la pub Migros,la vache Milka, aux cochons de l’éleveur qui me fait toujours sourire quand il parle de leur éviter le stress du cochon…
C’est très intelligent un cochon.
Je les imagine, stressés pour le coup, comprenant qu’on va les abandonner à un sort terrible.
Ca me fends le coeur.

Je vois la dame avec son tout petit chien, essayant de le cacher,
Je vois la famille, avec leur gros toutou, se refusant à l’abandonner.
Et moi, avec mes 8 chats…
Ils me regardent.. comme si ils savaient ce que je pense.
Ils savent ce que je pense.
Je préfère encore rester avec eux.
Et là mon fils me dit qu’il va m’assommer et me trainer de force-

Ca me touche.

Aujourd’hui, dans le petit journal gratuit qu’on trouve à la gare, je vois cet article qui dit en substance : il n’y aura pas de place pour tout le monde.
Mais comment ça va se passer ?

Est-ce qu’il y aura des types à l’entrée pour nous trier, comme dans les discothèques ?
Là encore, je prends conscience que c’est la première fois que j’envisage sérieusement l’éventualité d’une attaque nucléaire.
Toutes sortes de pensées me traversent l’esprit.
Est-ce qu’on peut se fabriquer des combinaisons anti-radiations ?
des filtres à air ?
Est-ce que ça va tomber tout près ?
est-ce qu’on sera déchiquetés comme cette petite fille qui court sur sur la route à Hiroshima ?
Est-ce qu’on va mourir plus lentement, comme ceux de Tchernobyl qui ne savaient pas, et restaient lä à contempler le réacteur en feu ?

Mais nous qui savons.. que va -t-on faire si tombent les bombes ?
Ma cave est tellement en bordel que même si je voulais m’y réfugier, je n’aurais pas la place.
.
Je ne sais pas non plus ou est mon abri anti-atomique!

Je vais voir sur internet si je trouve une réponse :
bonne nouvelle la Suisse dispose de 360 000 abris, qui peuvent accueillir plus de 8 million de personnes, en clair nous sommes le seul pays qui peut mettre l’entier de sa population à l’abri.

Je n’ai pas besoin de chercher pour savoir que nos animaux resteront devant la porte.

Je me vois mal les abandonner , mais qui peut dire comment il va réagir ?

Désolée de ne rien avoir de plus joyeux.
Ce sont des questions que l’on se pose, et qui ne peuvent pas avoir de réponses.
Et j’espère, je veux croire plutôt, qu’elles n’en auront pas.

Ceux qui en ont les moyens ne se posent pas la question.
Au fonds du jardin, ils ont leur petit abri et le petit chien de la maison ne se retrouvera pas à la porte.

Juste pour dire, autour de moi tout le monde est malade.
L’opération de contamination , immunisation générale fonctionne bien.
Des vendeuses de la Coop en passant par la famille et les amis, le Covid s’attaque à tout le monde, même au multi-vaccinés-
Ca valait la peine de faire tout ce tsouin tsoin!

Mais je crois que certains d’entre nous ont trouvés la solution pour ne pas vivre dans l’angoisse,
Ils vivent l’instant présent.
Parce que combattre peut prendre plusieurs formes.
Continuer de vivre, pas comme si de rien n’était, non.
On sait qu’il se passe des choses horribles dans le monde.
Il y en a toujours eu.
Qu’elles soient plus proches, plus menaçantes, demande de nous battre plus fort.
De ne pas céder à la peur.
Est-ce que ça aiderait qui que ce soit que l’on se mette à pleurer, geindre et s’angoisser ?
Est-ce que qu’on peut faire quelque chose?

Bien sur !
Chacun d’après ses moyens.
J’ai vu des jeunes filles qui ont fait des gâteaux, et tenu un stand où elles les vendaient.
Histoire de récolter de l’argent pour aider les Ukrainiens.
D’autres prennent leur voiture et vont chercher des réfugiés.
D’autres récoltent des vêtements pour ceux qui ont tout perdu.
Nous pouvons tous faire un petit geste,
Ne serait-ce que souhaiter la paix, de tout son coeur-

Répandre cette idée autour de soi que seule la paix est une solution acceptable.

Tout ça et bien d’autres choses encore.
Penser que des deux côtés, il y a des gwns qui souffrent et que notre compassion ne doit pas avoir de frontière.
voilà ce qu’on peut faire.
Mais je ne parle pas de ça.

Combattre, au quotidien, c’est vivre heureux.

Vous comprenez ? Le but de la guerre, c’est de soumettre un peuple à un autre.
L’obliger par la terreur et la mort, les bombes aveugles, la destruction de l’innocence, à obéir à sa volonté.

Donc, avoir peur, être angoissé et malheureux, c’est déjà une petite victoire, pour ceux qui veulent soumettre un peuple.

Même si nous ne sommes pas directement concernés, voilà que par nos prises de positions, nous qui sommes si neutres d’habitude, devenons des ennemis de la Russie.
Mais c’est faux.
Je ne crois pas, j’en suis sûre même, que la Russie entière nous considère comme des ennemis.
Par contre, une groupe de dirigeants, et de suiveurs aveuglés par un désir fou de pouvoir sur le monde, essaient de convaincre le monde que c’est vrai.
Ils ont fait une liste…
Pays amis, pays ennemis, choisissez votre camp.
Sommes nous, les êtres humains, des moutons à ce point que quelqu’un caché derrière son bureau peut décider à notre place de qui nous sommes ?
Je ne suis l’ennemie de personne.

Je refuse de laisser la haine envahir mon coeur.

Personne ne me dira qui je suis ni comment je dois me sentir.

Je combattrai la haine , comme je l’ai toujours fait.
Ou plutôt comme j’ai appris à le faire.
Années après années, quand j’ai eu affaire à elle.

J’ai appris ceci : la haine ne se combat que d’une seule façon : par l’amour.

L’amour qui commence par celui que l’on se porte à soi-même.

Ensuite, on prends cet amour et on le donne plus loin, pour qu’il grandisse.

Et pendant ce temps, on ne se préoccupe pas de qui apporte la haine.
Ainsi, elle va s’étioler, perdre de sa force, et se transformer peu à peu en remords.

Vous le savez bien ; si on combat la haine par la haine, alors c’est l’escalade.
Elle gagne en puissance et les dégâts sont considérables.

Répondre à la haine, c’est se mettre en danger,
Même si on y réponds par l’amour.

Vous comprenez la différence ?
L’Amour permet de combattre la haine, mais pas comme une arme immédiate,
genre une fleur contre une balle. Ca ne marche pas

La haine doit se perde dans le vide.

Malheureusement, quand les bombes tombent, il y a des gens en-dessous qui meurent.
Quand la défense anti-aérienne bloque les avions, il y a des pilotes qui meurent, et si leur avion s’écrase, alors par ricochet, d’autres personnes risques encore de mourir, Et ça peut durer jusqu’à ce
qu’il n’y ait plus personne pour se battre.
C’est pour ça que je dis que répondre à la haine par l’amour, serait comme ouvrir les bras quand on veut vous tirez une balle.
L’Amour, c’est la réponse à long terme.

Mais on doit se défendre, en attendant.
Bien sûr qu’on doit se défendre !!!
Je serai la première à chercher une arme si je sais que mon pays est envahi,
et je logerai une balle dans la tête de quiconque s’attaquerait à ma famille,
sans aucun remords.
Par contre, je ne répondrai pas à une attaque par une autre,
Il faut que ça cesse.
Je veux croire que ça va s’arrêter.
Je veux croire que les soldats de Poutine ne sont pas qu’une horde de malades mentaux.
J’imagine plutôt, vu la pauvreté du pays, qu’ils font soldats ,comme d’autres entrent dans la police ; pour avoir un métier. Et qu’ensuite on leur bourre le crâne sur la grande Russie.. et tout le tralala qui va avec.
Depuis tout petit.
Faisons un léger calcul : Poutine accède au pouvoir suprême en 1999 et se débrouille ,plutôt bien , pour y rester jusqu’à aujourd’hui.
23 ans sur la plus haute marche du pouvoir.
Ca veut dire en clair, que ces soldats russes , depuis leur naissance ne connaissent qu’une seule figure de dictature : celle de Vladimir Poutine.
Comme des chiens qui n’auraient un qu’un seul maître.
Attention, je ne traite personne de chien.
Même si je pense que ce n’est pas une insulte, parce que j’adore les chiens.
C’est un truc d’être humain, ça, d’insulter les gens avec des noms d’animaux.
Ca peut être gentil ; une tête de linotte.. une mémoire de poisson rouge.
Mais curieusement, les insultes les plus dures « chienne, sale porc, face de rat » concernent les animaux les plus proches et les plus intelligents.
Parce que je le redis, on ne le sait pas forcément, mais un cochon c’est très intelligent-
Il est capable d’anticiper les situations.

Ce qui me ramène aux abris anti-atomique et aux cochons de l’éleveur qui veut leur épargner le stress…
Est-ce qu’il va les abandonner là?

Et moi, je ferai quoi avec mes chats ?

Est-ce que l’envie est plus forte, l’envie de vivre, que l’amour qu’on a pour ses bêtes ?

Et si je me retrouve devant en même temps que des gens qui n’ont pas la chance d’avoir une place ?

Je pourrai entrer, sachant qu’il vont mourir à l’extérieur ?

Est-ce qu’on a plus d’empathie pour des animaux qu’on aime que pour des gens qu’on ne connait pas?

En vérité, je n’ai pas du tout envie d’aller m’enfermer dans un bunker
.
Je veux continuer de me battre.
De vivre et de vivre heureuse.

Pour finir, parce qu’il faut bien à un moment que j’aille me coucher, même si je pourrais continuer d’écrire toute la nui, j’aimerais parler du marché aux puces.
Celui de Bienne organisé par Karine
principalement, est une sorte de petit miracle.
On s’y sent bien.
Om partage un moment de joie simple
Le dernier marché aux puces à eu lieu place Walser, pour la première fois.
Et c’était encore mieux que d’habitude.
Tout ce gens qui étaient là sont des combattants. à leur façon.

Même si l’horreur est à notre porte, ils continuent de vivre et d’agir positivement.
Contre la haine, c’est le meilleur moyen,
c’est ce qu’il faut faire.
Ne pas se laisser impressionner, ne pas se laisser guider par la peur.

Se battre c’est vivre heureux.