L’autre jour je rentrais chez moi, avec ma pile de bois sur ma trottinette,. 3 caisses, ça fait 45 kilos qui tiennent en équilibre.
Voilà que j’entends crier derrière moi-
En suisse-allemand.
N’importe quoi qui est crié en suisse-allemand .. à l’air d’une engueulade.
Entendons nous bien, j’aime beaucoup mes amies suisses-allemandes.
Ce n’est pas de leur faute si leur dialecte est si.. comment dire,, les mots me manquent.
Abrupte ?
quelque chose comme ça.
Pour rester polie.
Bref, je me demande ce que j’ai encore fait.
Voilà qu’arrive vers moi un monsieur d’un certain âge, tout rouge sur son vélo.
J’ai encore mon masque.
Donc je le regarde interrogativement, étant donné que mon suisse.allemand, malgré 54 bientôt 55 ans passés à Bienne, est toujours limité au minimum vital.
Prête à subir les foudres de l’enfer ( dans mon enfer perso tout le monde parle le suisse-allemand)
Là , il pointe un doigt vers le sol en continuant de s’exprimer dans sa langue natale, avec un accent prononcé, genre Lys ou Aarberg.
Les gens du coin savent de quoi je parle.
Moi par contre, à ce moment là, je n’ai aucune idée de ce qu’il essaie de me dire.
Mais je regarde par terre.
Et là, je vois mon lacet dénoué.
Et le brave homme, je le comprends à cet instant, me propose son aide pour tenir ma trottinette, pendant que je me relaçe.
Histoire de m’éviter un accident.
C’est tellement gentil, adorable même.
Je fonds en remerciement,
Et miracle, j’y arrive en allemand.En bon allemand, hein, il ne faut pas exagérer.
Mme Vuilleumier, ma première prof qui a tout tenté pour me faire accepter d’apprendre cette langue, serait fière de moi.
Il y a deux choses que j’apprécie chez les suisses-allemands :
la première c’est qu’ils sont aussi aimables que leur langue est moche.
Ensuite, ils sont conscients de leur handicape.
Et j’allais oublier ; ils ont le sens de l’humour.