Ce matin, un autre de ces petits miracles ordinaires que j’aime tant s’est produit dans ma vie.
Nous avons de nouvelles boîtes aux lettres.
Je comprends mieux ce bruit étrange qui m’a réveillé ce matin.
On aurait dit, je ne sais pas..
un bruit noir et tressautant.
C’était ma maison qui criait quand les ouvriers ont enfoncés les vis qui font tenir les nouvelles boîtes aux lettres.
Pourquoi un miracle ? parce que nous sommes là depuis plus de 10 ans…
et il a fallu tout ce temps pour que j’aie une boîte aux lettres digne de ce nom.
Je vous épargne les détails que vous connaissez déjà si vous me suivez.
Reste ma joie.
Elles sont belles, ces boîtes aux lettres, argentées, alignées.
De vraies belles boîtes aux lettres suisses homologuées par les PTT.
Avec le compartiment fermant à clé pour les lettres et l’autre, plus grand, qui servait dans le temps de boîte à lait.
Un peu plus je ferais une photo.
Sauf que je n’ai plus d’appareil, ce qui me frustre intensément.
Entre la neige et les couchers de soleil que je manque…
Mais autre bonne nouvelle, mon appareil est arrivé.
Chez Interdiscount.
Je n’a i pas encore les moyens d’aller le chercher, mais je ne suis pas très loin.
Je vais y arriver, par mon travail.
Comme ma tablette graphique, c’est à mon travail que je la dois.
La joie d’obtenir quelque chose par son travail n’est pas la même que lorsqu’on vous offre quelque chose.
Je ne veux pas comparer, parce que c’est différent.
Quad on m’offre quelque chose, j’apprécie , je suis reconnaissante, mais j’ai toujours une pointe de gêne.
Pourtant, si on ne m’avait pas aidée, je n’en serais pas là.
Mon but, c’est de rendre fiers ceux qui l’ont fait.
De leur montrer qu’ils n’ont pas cru en moi pour rien.
Pour que ma réussite soit aussi la leurs.
Mon but, c’est de réussir, d’aller de l’avant pour devenir à mon tour celle qui aide.
C’est un sentiment tellement agréable de pouvoir aider.
C’est aussi pour ça que j’accepte de l’être, pour ne pas priver ceux qui le font de cette satisfaction.
Dans notre pays, être aidé est mal vu.
Je trouve ça regrettable qu’on pointe du doigt ceux qui le font et ceux qui en ont besoin.
Chacun fait ce qu’il veut avec ses sous, non?
Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a là , de la jalousie.
de la susceptibilité mal placée…
L’autre jour, une de mes amies me disait : moi je n’aide pas , parce que personne ne m’a jamais aidée.
J’ai dit, ok , mais est-ce que tu as déjà demandé de l’aide ?
Grand silence.
Je pouvais voir derrière son regard, s’agiter ses neurones.
Touchée !
Je suis une ardente défenseuse de l’aide.
Sans la générosité des autres, je serais .. ou plutôt, je ne serais plus.
Je suis convaincue qu’avec davantage d’aide, on peut sauver un pays de la pauvreté.
Ces derniers temps, j’ai regardé les informations et ce que j’ai vu m’a horrifiée.
Au point de me sentir reconnaissante d’habiter en Suisse.
Avec une pointe de gêne, encore.
Mais pourquoi devrait-on se sentir coupable d’être né dans un pays riche?
Est-ce que j’aide quelqu’un en me sentant mal ?
Pourtant j’aimerais faire quelque chose pour la paix dans le monde.
Mais regarder la petite Greta.
Elle consacre sa vie à faire agiter les conscience, mais ça ne suffit pas.
Elle devrait en plus être parfaite.
Les êtres humains sont décidément curieux.
Ils réclament des autres ce dont ils sont incapables.
Que ce soit pour donner, ou même pour accepter de l’aide.
Que ce soit pour s’engager, en politique, par exemple et se retrouver à gérer une crise aussi compliquée que celle qui nous touche actuellement.
Je suis choquée par ce qu’il se passe en France.
J’ai la nette impression que ce pays traverse , à retardement, la même phase que l’Amérique.
Au point de donner du pouvoir à un guignol.
Celui que je trouvais sympa quand il commentait chez Ruquier est devenu… les mots me manquent,, et si j’en trouve,
est-ce que je risque pas de mes faire insulter par ses partisans?
Qu’il puisse faire des discours d’incitation à la haine en toute impunité,
acclamé par des milliers e personne qui répètent des slogans haineux, ça me bouleverse,
Au premier rang, on voit sa femme, qui semble terrorisée, tandis que sur l’écran, apparaît celui qu’elle croyait connaître, aux côtés d’une autre, plus jeune et plus sexy.
Pas plus belle.
Parce que moi, je l’ai trouvé belle, Madame Z.
Courageuse.
Un jour, on fera un film sur tout ça, et une grande actrice jouera son rôle.
Ce regard, ressemblait à celui de la journaliste qui à fait le reportage, et que le service d’ordre à du protéger pour qu’elle puisse sortir indemne.
Indemne ? Les séquelles de la haine reçue se lisent encore dans ses yeux.
Face à la haine vient la terreur.
J’espère de tout mon coeur que le pays ne basculera pas dans cette erreur.
J’en parle parce que c’est mon pays, je suis à moitié française.
Je décide d’en être fière devant l’attitude ceux qui dénoncent ces comportements ;
en particulier ceux qui n’ont jamais souffert personnellement du racisme, mais qui se lèvent , qui se mettent en danger même, pour empêcher qu’il se propage.
Je pense à cette jeune femme en sang qui témoignait des coups reçus avec un sourire qui disait :
« ils n’ont pas pu s’en empêcher, et maintenant, le monde verra leur vrai visage. »
Nous sommes juste à côté de la France.
Dans notre ville plus d’une centaine de nationalité vivent ensemble.
Les enfants fruits de ces mélanges sont beaux, intelligents, ouverts sur le monde.
Dans un pays qui n’a pas besoin d’être parfait, pour que je m’y sente déjà bien.
Mais revenons à la joie
Celle d’obtenir quelque chose par son travail.
Celle que je ressens quand mes clientes sont contentes de leurs bijoux.
quand elles m’envoient une photo d’elles avec ma création.
Quand mes cartes apportent un petit bonheur à ceux qui les reçoivent.
Hier soir, je regardais mon début de catalogue, celui que je fais avec le vieux natel de mon fils ;
je le trouve tout-à-fait bien.