La dernière ballade de Clayderman

Vous vous souvenez de Richard Clayderman ?
En 1976, ce jeune pianiste romantique faisait un carton avec sa ballade pour Adeline.
Je ne peux pas m’empêcher de sourire quand j’y repense, à cause de toi, le copain Olivier « Gendrouze »,
de mon cousin Nicolas.
Parce que toi aussi, tu jouais du piano, ou plutôt du synthé il me semble, et toi aussi tu avais
cette improbable coupe de cheveux blonds.
Un jour, dans un magasin de piano, tu t’étais lancé dans une hilarante imitation de Claydermanm
avec les mêmes regards langoureux qu’il lançait à la caméra pendant ses prestations.
On avait tellement ri, ce jour là !
A se faire mal au ventre.
J’avais remarqué aussi comme tu jouais bien, mieux que ça ; tu avais un sacré talent.
ce qui rendais ton imitation encore plus crédible.
Mais dès que tu tournais la tête en rejetant ta mèche de cheveux blonds,
les yeux pétillants de malice,
avec ton sourire en coin ,
tes dents du bonheur et ta bonne bouille…

Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Je garde mon beau souvenir précieusement maintenant.

Tu sais comment va la vie.
On avait 11ans pas plus.
On est né en 67 tout les deux.
On grandi et on fait son chemin.
Avec ton talent, tu aurais pu …

Mais il s’est passé quelque chose.
Quand je t’ai revu quelques années plus tard tu avais encore de l’enthousiasme,
des projets, mais j’avais senti quelque chose de plus sombre.

Peut-être que ce ‘étais pas un bon jour…
ou alors une mauvaise histoire d’amour ?
Quand on est ado, on ressent tout en multiple.
Et quand on devient plus grand, on se fait des films.

Peut-être que toi aussi tu ne te sentais plus à ta place dans cette ville,
dans ce pays ?
Ca je peux le comprendre.
On étais beaucoup à avoir envie de partir.
Peu l’ont fait.
Et moi, je suis revenue.

Cette nuit, j^étais en train de bosser sur mes photos, quand j’ai appris
que tu es parti pour de bon.
Pour de bon…
Encore une fois.
Forcément je pense à Romain.
Vous avez des points communs.
Artistes talentueux , sensibles, aimés…
et parti quand même.

La vie à ceci d^horrible qu’elle arrache au monde ceux qui lui donne un sens.
Et du coup on ne comprends pas.

On est choqués.
On est tristes.

Dégoûtés.
Sur sa page il y a une photo de lui qui me rappelle comme il était beau et charismatique.
On ne pouvais que l’aimer, Gendrouze…

Je vois que les gens l’appellent Olaf.
Ca lui va bien, avec sa tête de joyeux Vicking.

La chose dont je suis sure, c’est que tout ceux qui l’ont croisé avaient envie de l’avoir comme ami.

Je ne sais pas ce qui c’est passé.
Je sais juste qu’il est parti.. sans prévenir.

Et là, pour une fois, je ne sais plus quoi dire.

Je présente mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.