Brouillard biennois

C’est drôle comme les choses , enfin, la vision que l’on a sur les choses , peut changer avec le temps.
Tenez , le brouillard, par exemple : le fameux brouillard biennois.
Tellement compacte ce matin , blanc laiteux, on y voyait pas à deux mètres.
Avant j’avais horreur de ça.
Maintenant
je trouve ça magnifique.
Je n’ai qu’une envie c’est prendre mon appareil photo et aller dehors.
C’est ce que j’ai fait.
Le soir.
Parce que ce matin je n’aurais pas pu.
Je me suis réveillée avec une sorte de barre dans le dos.
Verticale.
Une large barre d’au moins 10 cm d’épaisseur qui me faisait un mal de chien.
Je me suis auto.-soignée à coup de massue chinoise.
-De massue chinoise ?
Oui, bon, je ne sais pas comment appeler ça : une sorte d’engin à ressort avec une boule en caoutchouc.
Ca aide à se débloquer le dos.
On se tapote là où ça fait mal et ça va mieux.
Vraiment.
C’est une truc que j’ai trouvé à la Coop.
Alors, oui, c’est vrai, ça ressemble un peu à un engin sado-maso.
Avec ses petites pointes.
Mais bon, ça aide bien.
Je suis crevée.
J’ai tellement bossé sur mon catalogue de photo, toutes les nuits, et ensuite sur mes commandes que je dois me reposer .
Ca tombe bien, c’est le week-end.
C’est ce que font les gens normaux.
Ils se reposent le week-end.
Je ne me considère pas vraiment comme quelqu’un de normal.
Mais je devrais, parfois.
Plus souvent, en tout cas.
Je dis ça, mais je sais très bien ce que je vais faire.
Maintenant je vais faire mon catalogue de bijoux.
et bosser sur ma commande suivante qui ne va pas tarder à arriver.
Une sacré belle commande, pour un restaurant.
Enfin, pour ses clients.
Je suis spécialement contente de mon travail et de sa qualité cette année.
J’ai investi au fur et à mesure, pour avoir le meilleur matériel.
Je me rends compte comme il est important que chaque carte soit parfaite.
Pour mes clients, déjà, mais pour moi aussi.
C’est gratifiant, le travail bien fait.
Les gens qui m’écrivent pour me dire qu’ils sont contents.
Qui n’aimerait pas ça ?
Chaque photo ne fait pas forcément une carte.
Mais parfois, il faut garder des traces de ce que raconte l’époque, pour le futur.