Garder un équilibre, c’est il me semble, l’objectif que toutes personnes désireuse d’avoir une belle vie doit viser en permanence.
Notre pays a bien des avantages.. et forcément aussi quelques inconvénients.
En tant que maman d’une personne autiste, j’ai affaire depuis que les premiers symptômes se sont manifestés, à différents intervenants, dans différents services officiels.
Pour le meilleur rarement, pour le pire le plus souvent.
Tout ce que j’ai pu obtenir, c’est la confirmation du plantage magistral orchestré autour de mon enfant.
Des regrets pour avoir bousillé nos vies ? non.
Des excuses ? encore moins.
Pourtant, il y a quelques années, en 2013, Simonetta Sommaruga avait présenté les excuses de la Confédération pour les enfants victimes de mesures administratives discriminatoires. Je ne sais pas si on a parlé de leurs parents,,,
Les victimes elles, par le bied de l’association Netzwerk avaient demandé d’être indemnisées.
Mais que vaut une vie volée ?
Alors moi, j’ai eu de la chance, dans mon malheur.
Mon fils à été diagnostiqué à temps, même si le mal était déjà fait.
Des années de maux et de peine, que je ne peux pas oublier.
que j’essaie d’oublier, mais qui ressurgissent dès qu’on gratte un peu le vernis de couleur que j’essaie d’appliquer sur nos vies.
Je me demande quelles leçon ont été retirées de ce passé honteux ?
Quand ceux sensés défendre les personnes qui en auraient besoin ne font pas l’effort de les comprendre.
Ou alors, les voient comme un « budget » à gérer.
Avec le Covid.. mes préoccupations me semblent comme l’écho inaudible du passé.
Alors que c’est aujourd’hui et chaque jour que je me bat pour tenir notre bâteau entre les vagues, dans le bon cap.
Grâce à son super-thérapeute, mon fils a fait de gros progrès.
C’est ma lumière, dans ce brouillard.
Heureusement pour nous.
La personne qui s’occupe de gérer ses fonds fait un bon travail aussi de ce côté là.
Quand à moi, je me concentre sur ce qui est devant, jamais sur ce qui est derrière.
Sinon… je ne vous dit pas ce qui me vient, tant c’est violent comme une gifle, qui me projette à terre.
On m’avait dit : allez de l’avant !
Bon conseil, c’est ce que j’ai fait.
J’ai appris la photo, à utiliser des programmes informatiques.
Fabriqué des cartes… des bijoux.
Je suis devenu marchande, et dernier fait en date, integré le marché des artisans biennois.
Tout ça me rends très fière.
tout en continuant de soutenir mon fils, ma fille et ma petite fille.
Trouver un équilibre dans tout ça.
Avoir le temps de m’occuper aussi de moi, simplement de moi…
de ce livre que j’ai écrit et que j’ai commencé à illustrer… je devrais le faire.
Mais pour l’instant, je n’y arrive pas.
Ca va venir.
d’ailleurs rien que d’y penser me donne de l’énergie.
C’est pour ça que j’espère, de tout mon coeur, que la vie me donne le droit d’être qui je suis,
avec mes qualités et mes défauts, sans que mes erreurs ne viennent saboter tout ce que j’ai pu faire de bien.
On en fait tous des erreurs.
Comme la Confédération en à fait elle-même avec des enfants innocents, des jeunes filles dont le seul crime était d’être enceinte…
Comme ceux qui se fichent que nous devions nous-même trouver les moyens de chauffer un appartement qui devrait , par la loi, l’être de toutes façons.
Comme ceux qui croient qu’il suffit d’être dans son bon droit.
Si il y a bien une chose que j’ai appris, c’est que le bon droit est un mythe.
Une sorte de légende urbaine… un animal imaginaire dont on croit apercevoir la queue quand il s’enfuit…
mais ce n’est qu’un mirage.
Juste une illusion…. tout toup toup ahaaaaa… illusion.
Voilà, j’ai fait le point.
Parfois ça fait du bien.
Ca aide.
Maintenant que ma vaisselle est faite, je vais attaquer la table du salon et commencer la fabrication de mes cartes.
Ensuite, mes commandes de bijoux.
J’aime ma vie.
J’aime ce que je peux apporter à ma ville.
Même si je ne suis pas toujours comprise.
Même si je n’ai plus envie de me battre pour conserver ce que j’ai construit,
la peur que ça arrive est toujours présente.
Je crois que c’est pareil pour tout le monde.
Celle qui a vaincu le cancer.
Celle qui élève ses enfants seules,
celui dont la maladie est considérée comme une honte,
tout ces gens qui ne demandent qu’un peu de compassion.
Mais qui font parfois fuir le monde, tant leur douleur est grande.
On n’aime pas ça , la souffrance.
Quand on en a pas trop, alors, on la fuit.
– Comment tu va aujourd’hui ( pourvu qu’il dise « oui ça va va » !)
Surtout pas autre chose ! Surtout pas le récit détaillé de ses malheurs.
Je crois que nous avons tous la possibilité d’être heureux…
Mais pas tous en meme temps.