Marché des Artisans jour J moins 4

Plus que 4 jours..
Des bijoux j’en ai.
Maintenant, il faut les mettre en valeur.
Ma déco turquoise a vécu.
Maintenant je passe au rouge.
Pas n’importe quel rouge!
Un rouge sobre presque violet. entre carmin et garance.
-Ouais, c’est ça, fait ta maligne, avec tes noms techniques…
Mais ça intéressant, le carmin par exemple , ça vient de la cochenille, et le gar…
-On s’en fout.
Bon.
-Voilà.
Je dis plus rien alors ?
Mais non, mais étale pas ta science! Tout le monde à Wikipédia, et les 2 que ça intéresse, sur la , soyons cool, 50 taine de personnes qui vont lire ton article, ces deux là. donc, ils le savent déjà.
Je parle de quoi alors ?
-Tu parles de ce que tu veux, mais , pitié, t’étales pas ta science!
Bon …
Mais quand même!
-Non.
Je proteste… déjà, je me fatigue à écrire un tex…
– Personne ne t’obliges.
C’est vrai.
– Mais…
Mais ç’est vrai, ça me fait du bien.
Et là, j’y vais en mode dialogue, ça m’obliges à être … à aller plus à l’essentiel.
-Bon c’est parti. T’en es où?
Je prépare le marché des Artisans.
Et t’as fait des nouveautés ?
Oui et non .
-C’est à dire ?
Que j’ai plein de modèles encore que j’ai fait cet été, mais il n’y avait plus de marché.
Et je prépare une nouvelle collection.
-Ouaiiiiis, t’as reçu des belles choses de la part de tes amies !
Oui c’est vrai, j’ai encore été très gâtée.
Claudia, Katia, Jasmine, des pierres semi-précieuses, du matos tout neuf, de France, et même des perles du Mexique!
J’ai de quoi faire.
C’est tout un processus.
D’abord, il s’est passé un truc.
Ca m’a pris comme ça.. il fallait que je change la couleur.
Enfait, si je suis vraiment honnête et je crois que c’est important que je le dise, il s’est passé un truc.
Quelque chose de bouleversant, qui m’a fait un gros choc.
-Bon personne n’est blessé..
J’allais dire personne n’est mort.
Mais si.. deux personnes que je connaissais sont mortes juste après ça.
Des gens de mon âge, que j’ai côtoyé, plus ou moins.
Leurs décès a été un bouleversement terrible pour leurs proches
-Mais toi..
Ca m’a touché aussi.
Ca m’a fait réfléchir.
Alors c’est très relatif.
Ce qui m’est arrivé, c’est personnel.
Mais voilà, je n’ai pas envie de faire celle qui dit tout le temps que tout va bien.
C’est un comportement qui m’énerve chez les autres.
Donc je ne vais pas m’y mettre.
Ca m’énerve parce que ce n’est pas vrai.
Personne ne va bien tout le temps c’est impossible.
Après, quand il nous arrive quelque chose, on a plus ou moins le choix de décider comment on va gérer ça.
Je dis ça, parce que, il y a un temps, j’avais une sorte d’habitude.
Je m’en rends compte , spécialement bien maintenant, parce que je connais quelqu’un qui fait pareil.
J’ai arrêté, il me semble, du moins, je suis consciente que je l’ai fait.
Et si je le refait, j’espère que je m’en rendrai compte.
-Mais de quoi tu parles ?
De voir ma vie suivant certains évênements, moches, de les accumuler ensuite.
De vivre dans la colère et la rancune.
Même si elle est cachée, elle est là.
Dans la vie, je pense vraiment, que si on veux avancer, il faut savoir pardonner.
Le problème c’est qu’il y a des choses qui vont prendre du temps.
Ou même que je ne pourrai jamais.
A l’heure actuelle en tout cas.
Ensuite, il y a mes propres erreurs.
Là, je ne sais pas.. hônnêtement, je me pardonne, plus ou moins.. on va dire.
Parce que j’aime la paix.
La paix intérieure.
Quand il nous arrive quelque chose, ça peut être n’importe quoi qui nous concerne vraiment :
un accident, une agression, une opération à l’hopitâl, je parle de quelque chose où nous jouons le rôle principal:
on passe par toutes sortes d’étapes,
On connaît tous ça.
Le monde s’écroule,
On aimerait disparaître, devenir invisible,
ou mieux encore : que le temps s’arrête et qu’on puisse revenir en arrière.

Mais la machine à remonter dans le temps n’est pas là.
Alors on a un moment de stupéfaction, où on ne peux pas .
Quelque part, le temps s’arrête, à cet instant.
Mais ça ne dure pas.
Il faut avancer.
Parce que c’est le mouvement de la vie.
..et on est pas encore prêt à mourir.
C’est peut-être ça qu’on appelle l’instinct de survie.
On continue, un peu en mode zombie,
ou en pilotage automatique.
Ensuite, on est obligé d’admettre que ce cauchemar est la réalité.
On perd l’appétit.
Les appétits.
La nourriture, et le reste…
On à plus goût à rien.
Et c’est là que les autres ont de l ‘importance.
Les autres qui ne le savent pas, mais qui vont vous sauver la vie.
Si ça se trouve, il y en a qui me lisent actuellement dans l e lot, qui ne se doutent pas,
que si je suis encore là, c’est en partie grâce à eux.
Vous pensez bien que si les autres ont cette influence, il devient vital à ce moment là de faire très attention à soi.
Parce qu’on est fragile.
Dans ce moment là, on se rends compte de qui vous sort du trou, et de qui vous enfonce la tête sous l’eau.
Je ne crois pas que les gens le fasse exprès.
Mas le fait est que , après un choc, on devient comme un tasse en porcelaine hyper-fine.
Ou une de ces boules de Noêl en verre :
un objet à manipuler avec beaucoup de précautions.
Un tout petit oiseau.
Que chaque béquée fait grandir.
Ces béquées pour moi, c’est une commande par-ci, un mot gentil sur internet par là.
Tout ce qui est sincère, et, j’ai remarqué, si ça à trait positivement à mon travail, c’est encore mieux.
Le problème avec les chocs, ce sont les effets secondaires.
On est déstabilisé.
Parfois, on ne sait plus qui on est , ni ce qu’on veut.
Au point de se sentir comme une page blanche.
Et c’est là que ça devient intéressant.
Sur une page blanche, je peux mettre de la couleur.
Ou de l’écriture.
Et c’est ce que j’ai fait.
J’ai écrit.
Et j’ai mis de la couleur.
L’écriture, ça m’a souvent aidé.
Parfois, ce que j’écris aide un peu les autres.
Et ça m’aide de savoir que j’aide.
Aujourd’hui, j’ai cousu à la machine des présentoirs avec des restes de tissus que Yolande m’a donné.
Je suis en train de refaire entièrement la présentation de mon stand pour le marché des artisans.
Encore une béquée.
Et là , je vais aller me coucher,
Je me relirai et je corrigerai plus tard.
Et si vous êtes arrivés jusqu’ici ,
je vous remercie <3