Présent :
Il fait moche, et c’est parfait.
J’aime ce temps qui rafraîchit la nature.
J’aime aussi pouvoir rester à la maison, manger de bonnes choses.
Quand on a pas beaucoup de moyen, on devient un peu comme les aventuriers de Koh-Lanta quand ils gagnent un « comfort ».
La moindre nourriture devient délicieuse.
Ca fait partie des joies secrètes de ceux qui ont peu.
Et en ce moment, de côté là, ça va bien.
Ce qui est déjà une excellente nouvelle.
Nourriture rime avec fourniture :
qui mange bien travaille bien.
Et quand il fait moche, rester à la maison, et bosser devant une bonne série,
tout en étant bien nourrie, c’est le bonheur !
Et Dieu sait si l faut que je bosse.
Quand le passé frappe à la porte et demande des comptes, menace sans prendre en considération les conséquences fâcheuses du virus,
il y a de quoi se sentir mal.
Sauf que, se sentir mal n’aide personne.
Alors je reste debout, enfin plutôt assise devant mon ordi, devant mes perles, prêtes à faire des shootings. pour tenter de gagner de quoi apaiser ce passé.
Pour qu’il ne détruise pas tout mes efforts.
En espérant, aussi que je puisse obtenir un délai , ou une autre solution qui me permettrait de continuer de travailler.
D’autant que j’adore ça.
Je suis tellement fière de ma petite fille, qui me parle de sa joie d’avoir vu un héron en promenant Prisca.
Qu’elle ait appris à le reconnaître, qu’elle soit proche de la nature.
Ca me rends fière, et je me dis que là aussi je sers à quelque chose.
J’ai de la chance aussi d’avoir des ami,es qui m’encouragent, qui compatissent.
Mais j’avoue que j’ai peur.
Je n’avais pas trop envie d’en parler, mais ça se rapproche.
Alors de toutes mes forces, je reste positive.
J’ai confiance dans le bon sens.
Et le futur.
J’ai un projet nouveau.
Une idée qui m’est venu qui donnerait du travail , qui relancerait
une industrie déjà connue dans notre région.
Bien sûr, vu ma situation actuelle, et celle de notre pays, ça ne semble pas très réaliste.
Mais je me souviens de mon magasin.
Là aussi c’était la crise, pas la même, mais on m’avait fortement désonseillé de le faire.
Et pourtant, il à eu du succès mon magasin.
Ensuite la vie s’est chargée de m’imposer les épreuves qui m’ont rendu si forte aujourd’hui.
Je vois dans le journal, à la télé, des reportages sur les gens qui se font diagnostiquer autistes à 50 ans.
Je ne veux pas me coller d’étiquette.
Quel qu’elle soit.
J’ai eu la chance de pouvoir tenir jusqu’ici, et je crois en ma bonne étoile.
e cois aussi en la bonté et en la compréhension.
A la bienveillance.
Bien sûr je connais aussi l’autre versant de l’humanité.
Mais l’un ne va pas sans l’autre, non ?
En attendant, je regarde mon orchidée qui vient de me donner une nouvelle fleur.
Elle aussi me regarde d’ailleurs, je n’arrive plus à fumer dans le salon, j’ai l’impression qu’elle m’en veut.
Du coup, je vais à la fenêtre.
Autour de nous , il y a des vies, j’allais dire de petites vies, mais la vie est la même pour tout le monde : elle est ou pas.
Des vies donc, que l’on peut influencer, parce que nous sommes touts liés.
Et tant que je peux, j’irai ramasser des bébés tombés du nid.
En espérant qu’on me ramasse aussi.
PS…
J’écris ça et je vais faire mes commis, avec ma petite fille
avec une carte cadeau.
Je paye.
Je mets mon porte-monnaie dans ma poche.
Je suis au milieu du self Chek-out.
Celui qui est de service pour le surveiller est de dos.
Il ne verra pas une main se plonger dans ma poche et ramasser mon porte-monnaie.
Moi non plus.
Mais j’espère que les caméras , nombreuses à cet emplacement auront réussi à avoir les images.
Je sens instantanément la différence de poids dans ma poche.
Parce que même si il n’y a pas un centime dedans ( il y en a qui vont être déçu)
il est plutôt lourd.
Carte cadeau
Supercard
Carte de la poste de mon fils ( bloquée et rein n’a disparu)
Et voilà.
Mais à part ça , je suis choquée par cette intrusion dans ma poche.Et 69 francs.. de nos jours, c’est beaucoup.
Comme si je pouvais me permettre de perdre un centime.
Il parait que les épreuves arrivent à ceux qui peuvent les supporter.
Et qu’elles contiennent une leçon…
Je me demande laquelle ?
Au final je suis contente que ça se soit passé après que j’ai fait mes commis.
Commis que j’ai eu le temps de payer.
Toute heureuse qu’il reste encore 69 francs…
Autour de moi je n’ai vu personne.
Il faut dire qu’au milieu de l’ilot Self chek out, je sens en sécurité d’habitude.
Les caméras, l’employé…
Et le pire c’est que je n’ai mis mon porte-monnaie la, juste pour installer mon sac sur ma trotinette.
Et puis j’ai senti qu’il n’était plus là.
A la différence de poids.
Alors j’ai tout retourné… et j’ai bien du me faire à l’idée :
il avait disparu.
Je le dit à l’employé qui se met aussitot à chercher partout, même dans les poubelles.
Et l’endroit n’est pas si grand.
Rien.
Et je viens de payer.
Donc forcément, il n’y a ps 36 solutions…
Je demande s je peux visionner les caméras, mais ça ne sera possible que le lendemain
Super, pour les pickpocket.. ils peuvent agir tranquilles encore toute la journée..
Ensuite, ce n’est pas la Coop qui appelle la police.
C’est moi qui dois aller porter plainte.
Ce que je fais.
Là, ça se passe vite et bien.
Très pro.
Celui qui prends ma plainte téléphone à la Coop et même réponse, le visionnage c’est demain.
Il me tiendra au courant,
Je repars , et je relativise.
Je vais rester calme et faire mon ménage.
RE Ps, Je réfléchi et quelque chose me choque.
( à suivre)