Hommage à Danielle Ferrer -Soler

Je ne connaissais pas bien Danielle.

Elle m’avait contacté pour faire un shooting…

que nous n’avons jamais pu faire.

Elle m’avait contacté sur Messenger,

où notre conversation s’est vite transformée en vraie rencontre.

Elle m’a parlé de ce qui comptait pour elle.

Son fils qu’elle adore , son mari  génial ,  sa chienne sa fifille  et son chat siamois…

Et d’autres choses, plus intimes, que je garderai pour moi.

J’ai eu cette belle impression de parler avec une amie potentielle.

Si j’avais su…

Je relis notre conversation .

Elle disait :

« J’aime la vie, rire, pleurer, faire la fête et j’ai toujours eu un grain de folie en moi. »

Elle ajoutait :

« Et je m’en fou des commentaires des gens ! »

Elle avait 62 ans.

Mais le moins qu’on  puisse dire c’est qu’elle ne les faisait pas !

Elle me faisait penser à Titi, le Titi de Titi et Rominet.

Ce mignon canari,  avec un sacré caractère.

Elle aimait mon travail, mes portraits, mes extérieurs .

Elle à terminé la conversation par ces mots :

« C’est nos parcours de vie qui fait notre caractère de maintenant.

Je me réjouie de me laisser apprivoiser par ton appareil photo. »

Si j’avais su…

C’était en octobre 2016 et nous n’avons jamais fait ce shooting.

En 2019, nous avons repris notre conversation.

Quand j’ai appris qu’un visiteur malfaisant s’était mis entre nous.

Saleté de cancer.

On dirait qu’il choisit ses proies…

Qu’il trouve plaisir à s’attaquer aux personnes qui aiment la vie…

Et comme elle disait :

« Un jour cette merde te tombe dessus et tu as deux choix, se laisser aller ou se battre. »

Inutile de dire qu’elle avait choisi de se battre.

Avec son moral de fer.

Mais tout de suite après elle s’inquiétait pour moi, parce qu’elle savait que j’avais froid dans mon appartement et me donnait des conseils pour me réchauffer.

Pas un mot pour se plaindre.

En fait, si je n’étais pas tombé par hasard sur un de ses posts, je n’aurais jamais su qu’elle avait le cancer.

J’ai eu la chance de la rencontrer en vrai, au marché de Noêl , si je me souviens bien, une fois. Avec son cher mari.

Si j’avais su…

Quand une personne se bat tellement fort, on ne peut pas croire que la maladie va l’emporter.

Ca devrait me servir de leçon.

On ne sait jamais ce qu’il va se passer dans le vie.

Pourtant je le sais…

Qu’est-ce qui se serait passé, si j’avais su ?

Danielle était bien entourée, elle n’avait pas besoin de moi…

Mais peut-être qu’on aurait pu, quand même faire ce shooting, et que ça lui aurait fait du bien.

Parce que je le sais, un shooting, ça fait toujours du bien.

J’ai vu tellement de femmes arriver dans un jour « sans » et repartir vidées de ce « sans *.

Pour moi, une femme aussi entièrement belle, même rongée par le cancer , reste belle.

Et si il y a une chose que je sais faire, c’est montrer cette beauté.

Mais quand quelqu’un veut un shooting et ne me donne plus de nouvelle, je respecte et je ne cherche pas à savoir pourquoi.

Et puis, franchement, quelle importance, ce shooting, quand il faut se battre contre un ennemi si sournois.

Je lui en veux, à ce cancer, de m’avoir empêché de connaître mieux Danielle.

Ce qui me réconforte, c’est qu’elle n’était pas seule, que son génial mari est resté un génial mari qui l’a accompagné jusqu’au bout.

Cette perte irremplaçable, c’est lui, son fils, sa famille et ses amis qui en mesurent  la douleur.

Je leur adresse toutes mes condoléances.

Vous avez eu la chance de la connaître , et j’imagine comme ce qui lui est arrivé doit vous sembler cruel, injuste.

Comme sa présence doit vous manquer.

Danielle et moi, nous n’avons pas eu le temps d’être des amies, mais j’aurais aimé.

Sa trajectoire n’a fait qu’effleurer la mienne, pourtant, elle m’a marquée.

Voilà pourquoi je tenais à écrire ce petit hommage.

En le faisant, je pense à toutes ces personnes que l’on croise , sur les réseaux sociaux, et avec qui on a parfois, un instant de partage.

Danielle avait connu  mon travail grâce au shooting que j’avais fait de Nicole.

Même malade, elle n’a jamais cessé de m’encourager par ses likes et commentaires positifs sur mon travail

Quand je pense à la peine que j’ai ressenti en apprenant son décès , moi qui la connaissais à peine, je n’ose pas imaginer comme ceux qui la connaissaient vraiment doivent être malheureux.

Quand vois les mots de ses amis, de sa famille, je vois qu’elle était très aimée.

Et que ce que j’ai ressenti est juste :

Le monde à perdu une grande dame.

Vous qui l’avez connu, je vous envie.

Moi, je ne suis pas à plaindre :

on peut dire beaucoup de choses sur les réseaux sociaux en général et facebook en particuliers, mais j’y ai rencontré tant de merveilleuses personnes qui sont aujourd’hui mes amies dans la vie réelle.

Je ne vais pas les nommer , elles savent qui elles sont.

Nous sommes tous importants, nous sommes tous précieux.

Nous avons tous notre rôle à jouer.

Aujourd’hui, plus que jamais.

Et je veux croire que nous en sommes davantage conscients, et que nous prendrons soins les uns des autres.

Nous sommes tous importants.