Journal de la pandémie épisode 45 Origamine

Bla-Bla Girl fait des jeux de mots…

Epatants… aujourd’hui, elle à fait tout une série de découpage pliage de personnages avec leurs accessoires.

Du coup, elle me dit je suis une origamine…

Déjà qu’elle sache à son âge ce qu’est l’origami … je suis peut-être une grand-maman pas très objective, mais je reconnais honnêtement ses talents créatifs bien plus développé à la maison qu’à l’école.

Je le sais parce que j’ai eu l’occasion de voir ce que fait toute la classe dans une petite expo collective.

Je ne sais pas si elle n’ose pas montrer ce qu’elle sait faire, mais ça n’a rien à voir.

C’est possible que le cadre scolaire influe simplement.

Moi qui adorais lire, je détestais qu’on nous impose un titre, et n’avait plus aucun plaisir …

Mais elle n’est ps comme moi, elle doit avoir ses propres raisons.

Toutes les deux nous aimons faire la cuisine.

Alors, je lui apprends les bases.

Faire des crêpes par exemple et une salade de fruits

Une grosse salade de fruits, avec des ananas, des pêches, des fraises,

des mangues, de la grenade, et un peu de pastèque.

Elle est délicieuse, ça nous fera des vitamines pour deux jours au moins vu la quantité..

J’ai réalisé quand même quelque chose.

C’est que ce que j’ai fait aujourd’hui, ménage compris, prends du temps.

Vaisselle, aspi, lessives… commis.

Préparation du repas.

Occuper, élever, enseigner, surveiller, consoler, aimer… aérer .

A côté de ça, travailler mes photos et mes bijoux est plutôt reposant.

Mais surtout, si on veut que ce soit bien fait, ça prends du temps.

Je ne me plaint pas, non seulement je sais que c’est une mission important, mais en plus, je suis ravie de constater comme ma petite-fille  évolue.

Ravie et fière.

Donc je pense à toutes les mères au foyer.

Et à celles qui travaillent en plus.

Qui se transforment en infirmière quand il le faut, en prime.

Ce que nous faisons est tellement important, et si mal reconnu.

Oui, je sais, nous sommes en 2020 et beaucoup d’hommes partagent les tâches ménagères.

Je pense aux mères seules, comme moi, qui ont élevés leurs deux enfants sans  s’appuyer sur une épaule masculine.

Il existe aussi des pères seuls, j’en connaît.. un.

Bref, je travaille aussi, et je suis super-contente de mes dernières photos.

De mes bijoux aussi

Manque de bol, alors que les commandes arrivent, le site qui me fournis les perles tarde à me livrer.

Du coup je suis coincée, et l’argent ne tombe pas du ciel, ça lui arrive, mais les anges ont aussi le droit d’avoir la paix.

Je trouverais normal que la ville qui nous empêche de faire le marché, alors que les coiffeurs peuvent travailler, nous dédommage la moindre.

Mais non.

J’ai fait de super nouvelles photos par contre.

Je devrais me préparer pour la reprise du marché.

Refaire du stock…

J’aimerais bien qu’il existe un endroit à Bienne qui aide les petites entreprises comme moi à redémarrer.

En leur faisant confiance.

Pour l’instant ce n’est pas ma priorité.

Ma priorité c’est de tenir le coup, jour après jour.

Je trouve que je fais du très bon travail.

Je suis fière de moi et de mes oeuvres.

Je regarde le petit moineau sur une des dernières photos que j’ai prise.

Il parait encore plus petit, face aux brindilles rejetées par le lac.

Si minuscule face à tout ce qui l’entoure.

Face aux hommes et aux dangers.

J’ai encore plus envie de le protéger et de protéger la nature.

Je sais que je suis très loin d’être parfaite, mais j’aime ma vie et ce que j’en fait.

J’ai besoin de reconnaissance aussi.

Les likes, les commentaires sur mes photos m’aident beaucoup.

La nature elle -même m’aide beaucoup.

Vous voyez le cygne sur la photo, je vous jure que c’est vrai :

d’habitude il me faut de la patience et de la chance pour obtenir , de loin et pas toujours bien cadré, un cygne qui étire ses ailes.

Ce mouvement me touche..

C’est si beau,ça dure deux secondes à peine, même moins que ça.

J’étais au bord du lac, avec ma petite-fille et Prisca, qui déteste les cygnes par contre.

Du coup, j’ai encore moins de chance d’en photographier de près.

Mais celui-ci, un jeune cygne, avec encore des plumes brunes sur le cou et les ailes, s’est présenté à quelques mètres.

Mentalement, par réflexe, j’ai pensé : allez, fait moi le geste !

Et là, comme dans un rêve, il s’est arrêté , pile -poil en face de moi,

et il l’a fait.

Comme exprès pour moi.

Il a étiré ses jeunes ailes , presque au ralenti.

J’ai pu faire deux photos.

Ensuite, il a continué sa route.

Comme si de rien n’était.

Me laissant la bouche ouverte et le coeur en joie.

Une fois rentrée à la maison, j’ai travaillé cette photo, en enlevant le fond, pour le faire mieux ressortir.

Comme il était à contre-jour, j’ai aussi utilisé photoshop pour faire ressortir les détails et éclaircir les zones d’ombre.

Ensuite, je lui ai donné une couleur un peu plus bleuté, pour l’aspect irréel de cette scène.

et, j’avoue, je suis contente de moi.

Reconnaissante aussi.

Pour ce miracle offert par la nature.

Allez savoir, peut-être qu’il m’a entendu télépathiquement?

J’ai souvent cette impression avec mes chats.

Et là, ce n’est pas « mon » cygne, d’accord, mais  comment expliquer ce qui s’est passé autrement?

Une coïncidence heureuse ?

Il faudra que je réessaie.

CB dompteuse de cygnes ?

 

Délirons un peu.

Tente du Knie, spectacle du soir.

Et maintenant, mesdames et monsieur (accent suisse-allemand de Freddy Junior) un numero exceptionnel, veuillez respecter le plus grand silence.

Une grille ronde descends lentement sur la piste.

Il faut le rappeler, un cygne ça peut être très dangereux, si il a de bonnes raisons.

Je m’avance tout de blanc vêtue, dans un costume à paillette, un longue robe simple qui met en valeur mon crâne rasé.

Décolleté dans le dos, pour le côté sexy.

Et les voilà qui entrent…

M… Zut, un cygne sur la terre ferme, ça se dandine, c’est pas super élégant.

Disons qu’un bassin se trouve déjà là relié à un passage qui leur permet d’arriver sur l’eau.

Une dizaine de cygnes mâles, tous plus imposants les uns que les autres.

En fait, mon rêve serai mieux, si je pouvais faire ça directement au bord du lac.

En plus je n’aime pas trop les cirques, ni l’idée d’enfermer des animaux, sauvages ou pas.

Exit Freddy Junior et le Knie.

Mai je garde la robe à paillette.

Autre décor, le bord du lac le soir, avec l’île St-pierre en arrière plan, et  un coucher de soleil majestueux.

Des spots discrets , et légèrement ultra violet pour faire ressortir les plumages.

Le lac est tranquille.

Dans un silence respectueux, les spectateurs attendent, osant à peine respirer.

Je me tiens sur le lac, sur une plate forme invisible, comme si je marchais sur l’eau.

On a disposé un système transparent qui donne cette impression pour me permettre de me déplacer.

Dans un coin, une violoniste commence à jouer un morceau,

déchirant l’air  d’une émotion palpable.

Soudain quelqu’un pousse un cri étouffé  en pointant le ciel :

-Là !

Un murmure de stupéfaction parcourt l’assemblée.

Tel l’aigle noir de Barbara,

 » soudain, semblant crever le ciel,

et venant de nulle part,

surgit un cygne blanc.

Suivi d’une dizaine d’autres,

qui viennent se poser autour de moi.

Ouais… enfin, ça ne se pose pas vraiment un cygne, ça amerri, plutôt.

Comme un Concorde, il lui faut une certaine distance pour freiner l’élan de ce corps si lourd, que les ailes doivent avoir , forcément une immense envergure pour le faire décoller.

C’est mon rêve certes, mais je tiens à  l’exactitude des détails.

Mais bon, une dizaine de cygnes qui amerrissent en même temps ,

scindant les eaux du lac, dans de parfaites tranchées d’eau.. ça en jette , non ?

 

Pour les avoir observé tant et tant de fois, je les ai vu capables de se synchroniser, tournant ensemble sur eux-mêmes, dans un chorégraphie

unique et merveilleuse..

Ensuite, ils s’immobiliseraient.

Là, je lèverais mes deux bras , tout droit de chaque  côtés de mon corps pailleté,

et tous en même temps,

ils ouvriraient leurs ailes en se redressant ,

formant au tour de moi, la plus belle des haies blanche.

Laissant les spectateurs complêtement transcendés par tant de sublime beauté.

Le violon qui se serait tu un instant, reprendrais sa mélodie lancinante,

tandis que les cygnes s’en iraient lentement

pour disparaître dans la nuit.

Je réfléchi à la suite.. peut-être un truc avec des foulques et une robe noire ?

Des canetons pour le côté craquant ?

Des castors ?

Tout ce que j’aimerais c’est que les gens soient admiratifs devant la nature.

Qu’ils s’émeuvent au point d’avoir envie de la respecter davantage..

-Et tu crois que c’est en domptant les cygnes que tu va y arriver ?

Bien sur que non.

Heureusement les gens que je connais, et ceux qui me lisent là, je sais qu’ils aiment les animaux et la nature en général, autant que moi.

Je crois que c’est un problème de l’être humain en général.

Comme avec internet : nous disposons du plus fabuleux des outils pour communiquer,

mais nos vies trépidantes, nos soucis, nous limitent.

Mais j’ai de l’espoir.

Je crois que les gens redécouvrent la nature.

Ceux qui n’en avait plus l’occasion, retrouve le bonheur simple de s’y promener.

Avec un petit gout d’interdit en plus…

En prime.

Travailler, travailler, travailler.

Voilà ce que je veux.

Ecrire, photographier, perler… dans le fonds, tout est création.

J’aimerais me remettre au dessin , à la peinture.

Bon la il faut que je fasse ma vaisselle, alors je vous laisse.

Je vous souhaite un excellent mercredi et  je croise les doigts pour que mes perles arrivent enfin !