Je n’aime pas les critiques…
Je suis très susceptible, ce qui peut poser un problème quand on partage son boulot avec tout le monde.
Après, j’ai fini par comprendre que tout n’est pas forcément négatif.
Et puis, chacun ses goûts, on ne peut pas plaire à tout le monde.
Ca c’est bon, je m’y suis fait.
Il y a aussi les réflexions du genre :
-Tu devrais photographier ça, ou ça .
Il y a souvent de bonnes idées.
Pourtant, si vous connaissez un peu mon travail vous remarquerez deux choses.
La première, c’est que je photographie toujours les mêmes sujets.
Le lac, les cygnes, les mouettes, les arbres en particulier et la nature en général qui est partout dans notre ville.
Non seulement je photographie toujours les mêmes choses, mais aussi de la même façon.
Pratiquement les mêmes plans.
Je possède des dizaines de cartes mémoires remplies à ras bord de vues de Bienne et son lac.
Des milliers de photo qui constituent un travail qui n’est qu’à ses débuts.
Si je prends toujours les mêmes plans, c’est en apparence seulement.
Je pourrais revenir toutes les heures, dans la même journée, me mettre exactement au même endroit ,
je n’aurais pas deux photos pareilles.
Le vent, la lumière, les gens qui passent, les modifications petites ou grandes changerait chaque cliché.
Alors, au fil des mois, au fil des années, des arbres disparaissent.
Des maisons disparaissent.
Le paysage et la ville changent.
Mes photos en sont témoins.
Ce qui me permettra au bout d’un certain temps de faire un travail de mémoire sur notre ville.
L’avantage des photos sur les films, c’est qu’elles présentent les choses à l’arrêt.
Et croyez-moi, pour les êtres humains ça fait une grande différence.
J’ai fait une photo que j’aime beaucoup, j’espère qu’elle plaira à celle qu’elle concerne.
J’aimerais encore dire un truc important au sujet de mes shootings :
Une fois le travail fait, les gens sont presque toujours très pressés de voir leur photos.
Ca commence le jour même.
Alors, pou leur faire plaisir, j’en sors déjà une.
Mais sinon, il est essentiel que je puisse prendre mon temps.
Déjà pour trier.
Repérer celle qui fait la différence.
La recadrer éventuellement, la travailler pour la mettre en valeur.
Ca prends du temps et ça demande de la bonne énergie.
C’est la condition pour un travail de qualité.
J’aime bien qu’on me laisse le temps.
Déjà que je ne demande pas cher :).
Mais je comprends l’impatience des gens, elle me fait plaisir,
dans un sens.
Après, c’est leur intérêt de me laisser bosser en prenant mon temps.
Vous voyez le photo ci-dessus ?
Y’a un cycliste dans l’image, mais il est passé si vite qu’on ne le voit presque pas pas…
Et sur la photo du dessous, on voit que l’arbre du milieu a perdu sa grande branche qui servait à se balancer dans l’eau.
Heureusement je l’ai photographié tant de fois cette branche.
Avec sa forme particulière.