Il fait presque nuit.
Le ciel s’est un peu couvert, comme s’il allait pleuvoir
d’ailleurs au loin, on voit des éclairs.
Il a fait très chaud, toute la journée.
J’aime vivre dans une ville où les femmes ont le droit de se promener vêtue d’un short et d’un haut de maillot de bain.
De faire ses commissions dans cette tenue, sans que personne n’y trouve redire.
Sur les jambes nues des biennoises, explosent les tatouages de toutes sortes.
Mon voisin qui est déjà tellement joli au naturel, se ballade en vélo avec un haut de forme décoré de fleurs.
Pour aller à la gare, je mets une tunique africaine qui appartenait à ma mère.
Bleu éclatant.
Sur le chemin, Marc me dépasse en vélo.
Il ne m’a pas vue.
Mais voilà qu’il s’arrête dans le sous voie.
Il y a mon ancienne voisine, aussi avec son frère, et un de leurs ami.
Alternatifs, c’est le mot qui convient pour nous définir, tous avec nos styles différents, et cette même envie de vivre libéré des codes.
Bien sûr, pour ça, il faut payer.
Cher.
Parfois très cher.
S’en ramasser plein la figure, s’affronter entre nous, même.
Les épreuves ne s’arrêtent jamais, mais ceux qui les acceptent grandissent.
Ca permet de se retrouver, au fil du temps.
Comme ce soir, joyeusement, pour un instant partagé dans le sous-voie de la gare.
Etre une part de ce monde qui me plaît tellement.
Au lieu de regarder ça de loin, comme quand j’étais plus jeune.
Je me sentais tellement seule, tellement à part.
Tellement maladroite et pas intéressante.
Ce ne sont pas les épreuves qui ont changé la donne.
C’est ma capacité de les surmonter.
Et c’est ça, qui nous réuni.
Ce point commun invisible.
Invisible comme les barrières qui nous séparent des autres :
ceux qui n’ont rien vécu, et ceux qui ont trop vécu.
Comme Michigan, qui passe à côté,
qui me crie quelque chose à propos de son chien.
Le temps s’arrête, tout se fige.
Il y a tellement de douleur autour de lui qu’on peut presque la voir.
Il disparaît dans le magasin
Touche « play » , reprise de l’action.
Arrive mon voisin, avec son beau chapeau fleuri, et son vélo-abeille,orange avec des ligne de scotch noir.
Sandra rigole, c’était son vélo,
Ils vont au Pod Ring
Des concerts à la vieille ville.
J’irai peut-être demain.
La je suis avec ma petite fille, qui est crevée.
En plus, elle a une saleté d’orgelet, je vais devoir m’en occuper.
Avance rapide.
Un rêve en cours de réalisation
ressemble a un papillon
quand il sort de sa chrysalide,
qu’il déploie ses ailes pour la première fois.
Qu’il se découvre différent, et pourtant, toujours la même
bestiole de base.
Mais une bestiole qui à évolué.
Tel un Pokémon.
Prêt pour sa nouvelle vie .
Je parle du rêve, mais c’est aussi comme ça que je me sens.
Peut-être parce que je suis constituée de rêve ?
Ca me semble une explication logique.
Et ça me plaît.
100% pure rêve.
Voilà pourquoi on dit qu’il faut se réaliser !