Le parfum de la Brugmansia

Ma Brumensia a fleuri d’un coup.
4 trompettes blanches qui laissent échapper une senteur unique et envoûtante.
J’ai installé mon fauteuil tout près, et je suis là, à bosser sur mes photos dans la plus merveilleuse des ambiances.
Mon jardin d’hiver reprends forme, il y a encore du travail, il me faudrait acheter d’autres brugmansia.
J’en veux au moins 4, pour qu’elles diffusent dans toute la pièce.Dan mon jardin d’hiver, tout est en fleur.
J’ai aussi une plante qui sent le citron, j’ai oublié son nom, elle éloigne les moustiques…
et les éléphants :la preuve j’en vois rarement dans le coin.
Mon petit frère est passé.
Abdallah, c’est mon frère.
On ne s’est pas revu depuis des mois, mais ,comme chaque fois, le temps ne passe pas sur notre amitié.
Son sourire, sa gentillesse, son intelligence me ravissent.
Mais surtout, sa façon de m’accepter telle que je suis, qui est assez rare pour être signalée.
Mais plus que ça.
On pense pareil.
C’est incroyable, qu’un homme né à Tamanrasset au beau milieu du désert, dans le Hoggar profond, avec ses montagnes mystérieuses qui se découpent dans le ciel saharien , me ressemble tant.
Moi qui suis née ici, en Suisse, à l’hôpital de Beaumont.
On se comprends tellement bien.
On n’est d’accord sur tout, ou presque et on peut discuter pendant des heures.
Il ne se plaint jamais, il tire des leçons, va de l’avant, tel un Terminator, avec ses béquilles argentées.
Il est beau, mon petit frère, j’en suis fière.
C’est moi la « grande » la plus haute et la plus âgée des deux, mais sa sagesse me le fait voir comme très ancien.
Je l’aime profondément, parce qu’il est heureux quand je suis heureuse et réciproquement.
Il mérite le meilleur, après les épreuves innommables qu’il a traversé, c’est un miraculé de la vie, un rescapé de la bêtise et de la cruauté humaine, un homme exceptionnel.
C’est un touareg.
Je suis infiniment honorée qu’il me compte parmi ses amis.
Plus que ç : cette proximité d’âme en fait mon frère.
Ca n’explique pas ce mystère, d’être si semblable, dans nos façons de penser.
Je me souviens au début, j’essayais de lui expliquer des choses, et l’émerveillement qui m’a pris quand j’ai vu comme il me comprenanit.
Que je pouvais économiser ma salive et mon énergie.
Que c’était si naturel.
Je sais aussi tellement comment il est.
Il n’y pas de filtre, pas de manœuvre, seulement un esprit clair et vivace, qui m’enchante.
On pourrait parler pendant des heures.
Le temps file comme l’éclair.
Et tout est si simple.
Il m’a dit aujourd’hui, comme un simple sourire pouvait faire du bien.
Mais e qu’il m’a apporté Abdallah, c’était bien plus.
Quand on s’est rencontré, il y a quelques années, j’étais dans une période difficile.
Mais dès notre première conversation, j’ai eu l’impression que je parlais à nouveau français.
Dans ce monde si dur, parfois.
Que quelqu’un qui habite si loin, dans des conditions si différentes me comprenne aussi bien, alors que ma situation était si compliquée…
c’était un signe, plus que ça, la confirmation que je n’étais pas aussi à côté de la plaque que je le pensais.

Voilà ce que je veux dire avec tout ça :
Déjà, qu’il existe des personnes formidables.
Se donner la peine de laisser entrer dans sa vie des inconnus venu de loin, peut être bénéfique.
Et même des inconnues venues de près :).
Si on le fait,
on participe à l’amélioration du monde,
on prends une belle place.
Tout prends son sens.