Pauvre Suisse…

Je regarde Infrarouge et je suis révolté.
9.1 milliards de bénéfice
pour notre petite confédération.
Chaque année c’est pareil, on nous dit ;
il faut faire des économies, sinon c’est la cata…
Et chaque année, on fait des bénéfs !!
Et là, on en fait tellement qu’on ne sait pas quoi en faire.
Alors après, on essaie de relativiser…
« Non, c’est pas 9 milliards, on a seulement gagné 3 milliards…
Seulement.
A ce moment, toutes les personnes , en Suisse, qui ont un cerveau qui fonctionne et constaté les méthodes des oeuvres sociales pour économiser de l’argent… toutes ces personnes ont mal au c..

Ca à commencé par la suppression pure et simple des allocations spéciales.
Laissant les personnes qui en bénéficiaient dans le désarroi le plus total.
Imaginez un peu.. une de ces allocations, la mienne en l’occurrence,
s’appelait : allocation pour personne en situation de gêne sans en être responsable.
Dans mon cas, j’étais seule avec deux petits enfants.

2 x de suite abandonnée.
Je vous épargne les détails
Je sais bien, il se passe tellement de choses bien plus horribles, dans le monde.
Mais se retrouver seule avec son bébé, abandonnée deux fois de suite.
Devoir accoucher sans qu’il y ait un père pour accueillir cette petite vie.
Passer du rêve d’une belle vie de famille.. à la réalité de la mono-parentalité,
ça fait mal.
Je me sentais terriblement coupable.
Comme si je n’étais pas assez bien pour qu’on m’épouse.
Comme si, à cause de moi cet enfant n’aurait pas de père.
A cause de moi ,toute sa vie allait être foutue.
Ca semble fou, aujourd’hui où tant de femmes sont seules.
Mais je ne connaissais personne qui avait vécu cette situation.
Une autre mère qui aurait pu me dire que ce n’était pas de ma faute.
Que je serais capable.
Et que valait mieux un géniteur absent qu’un père cavaleur incapable d’assurer.
J’étais dévastée, mais je tenais bon.
Et cette allocation me faisait le plus grand bien.
Elle me donnait l’impression que ma ville comprenait et respectait mes malheurs.
Me comprenait et me respectait.
Ca m’a terriblement aidé, ça m’a redonné de la force d’accomplir de belles choses.
A Noêl toutes les personnes qui bénéficiaient d’une allocation recevaient une jolie somme pour faire des cadeaux, comme tout le monde.
Et puis, brutalement, les économies ont commencées.
Suppression des allocations spéciales et direction oeuvres sociales avec rente diminuée du tiers.
Suppression de la prime de Noêl aussi, pendant qu’on y était, on allait pas de gêner.
On aurait dit que tout était bon pour faire des économies , même les plus basses manoeuvres.
comme celle qui consistait à ne pas nous informer de tout nos droits.
Cpmme celle qui consistait, pendant plus d’une année à déplacer la date de réception de l’argent chaque mois de quelques jours.
Jusqu’à économiser un mois.
Ce qui se passait à cette époque dépasse l’entendement, l’incompétence régnant déjà en maîtresse sur ce secteur.
Je vous passe encore une fois les détails qui sont si incroyable que.. vous ne me croiriez pas.
Moi j’ai eu de la chance, en tombant sur une bonne personne qui m’a soutenue tout ce temps.
Mais ce n’était pas le cas de tout le monde.
La question n’étant pas de se relever, mais plutôt de ne pas sombrer.
Entre dépressions et suicides, j’ai choisi la première solution.
Tout en m’accrochant quand même.
Mais une fois cette personne partie, l’enfer à commencé, entre accusations fausses, punitions (si, si, punitions!)abusives,restriction voir suppression totale de mon budget , sans le soutien de mes amis et d’autres qui étaient révoltés face à ce qui m’arrivait, je ne sais pas comment je m’en serais sortie.
Mais je ne vais pas vous reraconter tout ça, j’en ai assez parlé.
J’ai réussi à m’en sortir, à partir du moment ou j’ai quitté les oeuvres sociales en me mettant à mon compte dans la photo.
Et tant pis, si je gagne peu.
Au moins je suis libre, plus personne pour me tenir la tête en bas.

Tout ce que je veux dire, maintenant, c’est que toute ces foutues économies ont fait un mal incalculable, lui.
Au lieu d’acheter des avions de combats, ou de régler sa dette, la Suisse devrait penser à se remettre en question.

Comment un pays qui fait 9,1 milliards de bénéfice peut-il avoir toute une partie de sa population qui souffre de pauvreté?

La réponse est simple, à cause de ces économies contre-productives.
A cause de cette idée fausse qui consiste à croire que quelqu’un qui reçoit de l’argent n’a rien envie de faire pour s’en sortir.
A moins qu’on ne le respecte pas.
Dans ce cas, pourquoi se fatiguer?
C’est très logique.
Par contre, avec du respect, on se bouge, on à l’envie et la possibilité de d’en sortir.
Et on le fait.
C’est tout.