Cat-Cat Story

J’ai une chatte, qui s’appelle Sweety.
Je n’aime pas trop ce nom, que je n’ai pas choisi.
Mais Sweety n’étais pas mon chat , à la base…
Par contre, peu à peu, elle a tout fait pour le devenir.
D’abord, elle a bravé Prisca la chienne.
Le seul de tout mes chats, qui a eu ce courage.
Jusqu’à venir s’installer, vers elle, sur le canapé.
Se frotter à elle, pour lui montrer son affection.
D’égale à égale.
Prisca , c’est la plus gentille chienne du monde,
mais elle à un rapport compliqué avec les chats.
Avant d’être opéré, c’était une vraie meute.
Qui gardait les chatons.
Prisca adore jouer avec les chatons…
Mais les mamans chats appréciaient moyen.
Enfin bref, Sweety, elle n’a jamais eu de petit.
C’est la fille de Sora et Pixel.
Quand elle était ado, elle ressemblait à sa mère avec son visage triangle ,
et son corps fin.
Et puis, elle a encore grandi.
Son visage c’est arrondi, elle a pris du poids, des muscles.
Maintenant, c’est une magnifique chatte, au poil noir-bleu.
Comme tout mes chats, c’est une chasseuse redoutable.
Son père attrapait des monstres, je les retrouvait décapités dans la cave.
Les autres rats ont su se passer l’info.
Depuis quelques années, je n’en ai plus vu l’ombre d’un seul.
Alors qu’avant, il y en avait jusque dans les escaliers.
J’aime les rats domestiques.

Je me méfie beaucoup plus des rats sauvages.
Swetty est passé de petite chatonne embêtante, à grosse et belle panthère affectueuse.
Avec les autres chats, elle se tient un peu à distance.
Elle respecte les plus âgées.
Les laisse manger en premier.
Et comme le salon est sur le territoire de Prisca, c’est le chat que je vois le plus souvent.
J’ai donc rapidement remarqué son absence.
Un jour…
Comme la porte en bas est parfois fermée, je vais toujours, le soir,
faire « l’appel des chats « .
Je dis juste  » les chats ! » et ils viennent tous.
Juste avec le son de ma voix.
Mais pas de Sweety.
Deuxième jour, pas de Sweety…
Troisième…
Quatrième…
Je me passerais bien de choper une gastro juste à ce moment là.
Je cherche dans le quartier rien.
J’y pense tout le temps.
J’essaie de garder confiance.
La nuit, je rêve d’elle.. qui lui est arrivé quelque chose,
est une intense tristesse m’envahit .
Eh bien , il faut se méfier des réves, voyez la suite…

Pour ceux qui ne connaissent pas, ma terrasse à une particularité.
Tout au bout, il y a un local, avec des escaliers qui descendent
dans le garage du dessous.
Un vieux local pourri, avec absolument rien d’intéressant dedans.
D’ailleurs, personne n’y va jamais.
Mais, l’autre particularité, c’est que depuis là, on a aussi accès
à la cave du garage, qui,était infestée de rats.
Jusqu’à ce que j’arrive avec mes chats.
Il est spécial le garagiste…
Je crois qu’il aime les chats.
Il n’en a pas, mais quand les miens viennent le voir… il est bien content.
Je crois qu’il a du s’attacher à Sweety, la nourrir, bien, et essayer de la garder pour lui.
Le garagiste, il est très particulier.
Je ne pensais pas qu’il irait jusque là… mais comment expliquer que, hier soir,
alors que je rangeais la terrasse, j’entende soudain des bruits venant de son local.
Intriguée, je vais voir plus près.
Et là, bonheur immense !!
Ma Sweety !!!
Elle me regarde à travers la vitre et miaule frénétiquement en tapant la vitre avec ses pattes.
Je parle couramment le chat.
Donc je comprends qu’elle me dit :
-Fais moi sortir, fais moi sortir, fais mooi sortiiiiir !!
Premier réflexe : une brique, péter la vitre.
Mais bon, j’ai 50ans, la voix de la sagesse me chuchote que ce n’est pas une bonne idée.
Je pourrais blesser Sweety avec les éclats.
Et , accessoirement, avoir des soucis avec le garagiste.
Je pense à maquiller la scène de crime en mettant un truc métallique, genre , qui aurait glissé et brisé la glace par accident…
Mais bon…
Dans quelques heures , le garage ouvre, ma Sweety à l’air encore vigoureuse, même si je ne la vois pas bien dans le noir.
Je me dis qu’elle doit crever de faim.
Je vais chercher des croquettes, un morceau de bois pour écarter la porte fenêtre un
maximum, et j’arrive à en jeter quelques-unes pour la faire patienter.
Ensuite, je vais jusqu’au garage et je mets un mot collé contre la porte.
sur le moment, je ne pense pas qu’il sait parfaitement qu’elle est là…
Je comprends ça plus tard.
Vers 8h, j’y retourne, et cette fois, il est là.
Je vois tout de suite qu’il a l’air embêté.
Je demande si il a vu mon mot…
Il fait genre qu’il n’a pas compris.
Et là, en même temps que ma voix résonne dans le garage,
j’entends, venant de l’étage du dessus.
un « Miaou » qui déchire l’air froid du matin.
Un « Miaou » de joie, de libération et d’Amour.
Un cri de chat qui veut dire ; « Tu es là, t’es venue me chercher ».
J’ai encore la tête levée vers le haut, dans la direction du cri,
qu’elle est déjà là, devant moi.
Je ne m’attendais pas à ça.
Je pensais aller la chercher.
Mais Sweety, n’est pas une pauvre chose traumatisée.
C’est une magnifique chatte bien nourrie,un peu sale,
quand même, qui se tient devant moi.
Qui se précipite dans mes bras.
Et le garagiste nous regarde, avec la larme à l’oeil…
Un cas, ce type, je vous dis.
Un chose est claire, elle n’a pas l’air affamée.
Je l’ai retrouvé et elle va bien.
Je suis tellement heureuse, fatiguée aussi après ma nuit blanche,
que tout ce qui importe c’est rentrer chez nous.
Même si le garagiste tient absolument à me montrer les fissures au plafond…
Par contre, m’expliquer pourquoi ça fait plus d’une semaine qu’il retient mon chat
ne lui vient pas à l’esprit.
Je le sais, de toutes façons.
Sweety est géniale, elle lui tenait compagnie et tuait les rats…
Mais Sweety, c’est moi, son humaine.
Celle chez qui elle a choisi d’habiter.
Et ça, je pense qu’il a bien compris, maintenant.
Je rentre à la maison.
Sweety se jette sur les croquettes.
Même si, vraiment, il est clair qu’elle a mangé pendant son absence.
Moi, j’en peux plus, je vais me coucher.
Je sais qu’elle va venir.
Et elle vient.
Elle s’installe sur mon ventre.
Et pendant plusieurs heures, nous restons comme ça.
Ce lien particulier qu’un chat établi avec un humain, ne peux pas se décider.
Je suis heureuse.
Sweety est rentrée à la maison.
Tout est bien.
Son Miaou de bonheur résonne encore dans mes oreilles.
C’est bon d’être aimée comme ça, par un être aussi libre qu’un chat.