Une page blanche

J’ai appris quelque chose d’essentiel, cette année passée.

J’aimerais vous en faire profiter, pour ceux qui l’ignoraient.

J’ai cru longtemps que, dans ma vie, mes décisions, mes choix m’avaient portée jusque là.

Et que si j’en avais fait d’autres, je serais autre part.

Eh bien non.

Je suis exactement où je dois être, comme je dois être,

au cheveux près.

cheveux, qui d’ailleurs resplendissent à nouveau de santé.

C’est fou, comme des bons produits peuvent tout changer!

Ce que je veux dire, c’est que savoir ça me donne de toutes nouvelles perspectives.

Les regrets concernant le passé ne me boufferont plus.

Et cette énergie que je perdais à me dire que j’aurais pu faire comme ci ou comme ça, je vais enfin pouvoir l’utiliser pleinement pour avancer.

De plus, un nouveau cycle est passé.

J’ai changé en profondeur.

Je n’ai plus peur d’affronter qui que ce soit.

Je sais désamorcer les bombes.

Eviter d’en allumer.

Voilà comment ça se passe en vérité.

On ne change pas la personne que l’on est, mais ce qu’on en fait.

J’ai encore des tas de choses à apprendre et c’est tant mieux.

Mais je n’ai pas encore testé vraiment mes nouvelles capacités.

La petite chose timide et fragile que j’ai pu être, si longtemps est bien loin derrière moi.

Il n’y a pas si longtemps, j’étais encore une ado, qui refusait obstinément de grandir.

Il es temps de passer à l’âge adulte.

C’est quoi, être adulte ?

Accepter de grandir.

c’est tout.

Je crois que je détestais tellement les adultes que forcément je refusais d’en devenir une.

Mais maintenant, ça va.

Je vois qu’il  a des bons adultes.

J’en ai vu quelques uns ces derniers temps, qui m’ont donné

espoir.

Je les remercie.

Etre adulte, ce n’est pas être parfait, ni croire que l’on est parfait.

C’est juste accepter d’avoir grandi.

De faire avec.

D’être mère, soeur, grand-mère, nièce, cousine, amie.

il se trouve que je ne suis ni douée pour être compagne, et encore moins femme de…

Je ne sais pas si le temps de l’amour est déjà passé, ou s’il n’est pas encore passé.

C’est à voir.

Mais ça n’est pas ma préoccupation première.

Je veux me réaliser dans mon travail, dans ma vie.

J’ai tellement envie d’écrire. et de gagner beaucoup beaucoup d’argent .

Je pourrais me passer de gagner beaucoup d’argent,

mais pas d’écrire.

Et même, tant que j’aurai un cerveau, je pourrai utiliser mon imagination. c’est tout ce dont j’ai besoin.

Je garde mon esprit de révolte.

Et c’est très bien.

J’ai une autre chance.

J’habite en Suisse.

A Bienne.

Bienne est une ville fantastique.

Bien sûr, chez nous, on trouve autant de malades de dégénérés et de mauvaises personnes en tout genre que partout ailleurs.

Il ‘ a aucune raison qu’il en soit autrement.

c’est la planète, le monde, l’humanité est comme ça.

D’un autre côté, on trouve aussi autant, si ce n’est pas davantage de personnes intéressantes, fantastiques,

de gens biens, que partout ailleurs.

Mais Bienne est différente.

Parce que nous avons cette particularité que je n’ai retrouvé nul part ailleurs :

Nous sommes un petite ville, au milieu de la Suisse, et pourtant, nous sommes furieusement international.

Avant même qu’internet n’existe.

L’esprit de nos écrivains, de nos inventeurs ,de nos visionnaires s’est répandu dans le monde.

Des hommes et des femmes , comme Nicholas HaYek, qui même s’il était d’origine libanaise, s’est basé à Bienne et à contribué à son essor avec la Swatch

Je pourrais parler de nos artistes, qui dans des domaines aussi différents que la musique, le grafs, le tatouage, ont acquis une dimension internationale. Cee-Roo, Wes 21, Guy…

Je pense à mon ami Olivier , qui a cré sa propre marque « Calming Park », et qui répands les effluves de ses chandelles parfumées dans le monde entier.

Bienne est la fois fois une petite New-York, un petit Paris. une sorte de Milan ou d’Amsterdam. En réduction en concentré.

Parce qu’on peut traverser la ville à  pied.

Je peux le faire, de jour, de nuit, tout les quartiers, sans avoir la moindre peur.

Ca ne veut pas dire que la délinquance n’existe pas.

Elle existe comme partout, mais quand même, on est relativement en sécurité.

Peut-être justement parce que c’est petit.

Peut-être , sûrement même, parce que la police fait bien son travail.

Tant que les êtres humains et le respect régneront ce sera possible.

Parce que nos enfants vont à l’école ensemble et que la Bienne dans laquelle nous vivons est aussi la leur et le sera après nous.

Bien sûr, il y a les belles et anciennes maisons bourgeoises.

Mais peu à peu, ces familles se mélangent aussi, et la multi-culturalité est partout.

J’aimais bien notre ancien maire, qui arrivait, en même temps à se promener en vélo dans nos rues, et à porter la réputation de notre ville à l’étranger.

C’est chez nous encore que JJRousseau a pris son inspiration pour écrire la cinquième de ses Rêveries d’un promeneur solitaire.

De notre si belle presqu’île, ou il fut exilé, il disait que de tout les endroits du monde où il avait habité aucun ne l’avait rendu aussi heureux.

Je veux bien le croire.

Le cadre du bord du lac est d’une beauté rare.

Que l’on soit sur le rivage ou sur les montagnes avoisinantes.

Montagnes aux forêts magnifiques.

La vie sauvage , au lieu de s’éloigner , s’installe parfois en ville, puisque tout est verdure.

Des écureuils  à l’Elfenau, des faons dans la forêt des Tilleuls et même des castors dans la Thielle.

L’Aar, majestueuse rivière, que l’on peut longer à pied, ou en vélo, observer les oiseaux , les cygnes qui  font parfois leur nid… et la pêche bien sûr.

Notre petite et grande Suze, qui traverse la ville.

Allez voir vers l’Oméga, le nouveau parc est si beau qu’il a gagné un prix.

Quand à l’Oméga elle même,  j’ai déjà parlé de son originalité folle.

Comme elle n’est pas encore prête, on peut voir sa structure en bois s’élever et s’adoucir en courbes harmonieuses, comme un miracle d’architecture japonaise.

La voilà en photo au moment ou trois canards passent par-dessus.

Nous avons de quoi être fiers.

Et tant pis, si il  a des ratées, comme cette lointaine Aréna ou personne ne va.

Mais je crois qu’un jour, grâce à l’imagination des biennois, elle trouvera sa place.

Je crois qu’un jour  lointain, la végétation recouvrera la ville.

J’en ai rêvé.

Comme une vision.

Mais en attendant, on fera encore de belles choses.

C’est ce que je crois.

Ce qui est étonnant chez nous, c’est que ceux qui font notre grandeur sont autant venu d’ailleurs que nés ici.

Etre biennois, c’est aimer Bienne.

On peut en partir, tant qu’elle reste quelque part dans notre coeur, alors on reste biennois.

Bien sur, je pourrais parler de tant de personnes encore qu marquent notre ville au quotidien, qui lui donne toute sa spécificité et j’en oublierais encore.

Parce que , dans le fonds.

A Bienne, chaque habitant est important.

Voilà pourquoi je regrette que la politique sociale soit aussi désastreuse.

Avec ce système, on ne peut pas s’en sortir.

Il faudrait un remodelage radical .

On croit, à tort, que la plupart des gens qui « profitent » des oeuvres sociales, en sont satisfait.

Moi qui connaît bien le sujet, je peux vous le dire : à la question « qu’est-ce que tu fais dans la vie? », personne n’aime répondre  : je suis aux oeuvres sociales.

Bien sûr qu’il y a des profiiteurs.

Mais j’ai la sale impression qu’à cause de cette minorité la majorité est pénalisée.

qu’on rends les conditions les plus dures possibles pour qu’elles ne soient pas attractives.

Et c’est contre-productif.

Ca rabaisse, ça fatigue, ça rends malade, ça empêche de vivre, ça permets tout juste de survivre, et la survie n’est pas la vie.

Recevoir moins d’argent alors que les enfants grandissent, recevoir moins d’argent parce qu’on a trouvé un petit travail, c’est illogique.

Sans compter la façon dont on est traité.

Si les chaises des oeuvres sociales pouvaient parler, on pleurerait en les écoutant.

La solution ?

A mon humble avis, les biennois, ceux qui sont nés ici, ou qui y habitent depuis suffisamment longtemps devraient passer en priorité.

Ca me semble logique.

Déjà, si on faisait ça, il y aurait plus d’argent dans les caisses.

Les oeuvres sociales devraient se concentrer sur le but de donner un coup de main en cas de coup dur.

D’accompagner, sans pression, avec confiance les personnes qui n’ont plus la possibilité de travailler.

Il me semble que c’était la vocation première.

Et regardez, on se plaint qu’il y a trop de monde actuellement qui « bénéficient »des o.s. mais on n’a fait que durcir le ton…

C’est la preuve que ça ne marche pas.

c’est la preuve qu’en rabaissant les gens, on en fait moins que des chiens.

tout ce que je souhaite, à ceux qui ont mis en place cette politique désastreuse, c’est de se retrouver dans ce fossé à purin qu’ils ont creusé.

Histoire de voir.

Mais j’ai de l’espoir, quand même.

Parce que ce serait faire insulte à l’intelligence de nos enfants de croire que rien ne changera jamais.

Il fallait que je parle aussi de ça, pour être juste.

J’aime ma ville encore plus, depuis que j’ai quitté les oeuvres sociales.

Parce qu’avant, je la voyais encore, avec  les yeux salis par les épreuves qu’on subis quand on y est confronté.

C’est bien dommage,.

Ca me peine de savoir qu’il y a encore tellement de gens qui n’arrivent pas à s’épanouir dans notre ville parce qu’ils souffrent au quotidien.

Parce que leur compte en banque sont surveillés, leurs voisins sont interrogés, et s’ils ne marchent pas droit, on leur retire le peu qu’on leur donnait….

Mais oui, c’est vraiment comme ça.

Alors, ça devrait pousser les gens à travailler ?

Mais travailler serait du repos pour une mère qui doit se débrouiller seule avec deux enfants, par exemple…

Mais voilà, il est très difficile de se mettre à la place des gens.

Quand je dis que j’ai perdu plus de 5 années à me défendre

jusqu’à ce qu’on admette que mon enfant était autiste, et que je n’en étais pas responsable …

Ce ne sont que des mots pour la plupart.

Mais j’ai de l’espoir !

Parce que maintenant, on sait qu’il ne faut pas « placer » ces enfants particuliers, et au contraire, faire le maximum pour qu’ils puissent rester chez eux et s’y sentir bien…

C’est un miracle que je sois encore là pour en parler.

Aujourd’hui, on pose le diagnostique plus rapidement, on informe, on accompagne les parents.

Ce que j’ai vécu ne dois plus se reproduire.

alors , c’est vrai, on ne connaissait pas bien l’autisme, à mon époque.

Mais on avance, je le vois, j’en suis contente.

Pour les autres mamans à qui ça arrive maintenant.

Il manque encore des infrastructures, des compétences, des connaissances… il y a encore beaucoup à faire.

Mais on avance.

Grace à quelques thérapeutes qui connaissent leur métier.

Grâce au regroupement des compétence, comme le fait « la santé bernoise ».

Je pourrais en parler encore pendant des heures.

A mon époque c’était presque le moyen-âge de l’autisme.

Maintenant, l’information circule.

J »en suis contente.

On avance, je vous dis :).

et moi je vais me coucher.