Le problème quand on tombe, c’est pas de se relever.
C’est d’accepter que certains ne comprennent pas que ça puisse prendre du temps.
_Comment, X ou Y est encore en dépression, ça fait déjà des mois que ça dure…
Ignorants qu’une dépression peut durer des années et qu’il en faut autant pour se relever.
Bon, pour l’instant, moi je suis en phase relevage.
Et je constate que la plupart des gens ont l’air de bien comprendre que ça me prendra du temps.
J’aimerais les remercier et leur dire encore que j’aimerais mieux me préoccuper de ce qui leur arrive, mais ça ne m’est pas encore possible.
Déjà, retrouver qui je suis.
Brisée dans dans ma course au moment ou j’étais en marche pour la réussite,
dégringolant de mon piédestal dans une longue et inexorable chute qui a duré des mois.
Le fonds touché, j’ai redonné l’impulsion pour sortir de cette piscine infernale, bien plus profonde que je l’imaginais.
Et les dégâts qui vont avec.
Moral et physique.
Plus de formes… plus de vitalité.
Mes pauvres cheveux, si ternes et cassants
qu’aucun shampoing miracle n’y pouvait quelque chose.
Alors, j’ai mangé.
Je me suis baffrée de biscuits au chocolat et de tartine de beurre de cacahuète.
Jusqu’à saturation.
Pendant ce temps, tout mes outils, appareil de photo, ordinateur et tablette graphique m’ont lâchés eux aussi.
Comme si, eux aussi étaient à bout de course.
J’ai eu plus que l’impression de devoir recommencer à zéro.
Recommencer à survivre au lieu de vivre.
C’était un combat.
Il n’est pas terminé.
Aujourd’hui j’ai remarqué, après des semaines à m’attacher les cheveux pour cause de chaleur, qu’ils avaient enfin retrouvé une texture normale.
Mieux que ça.
Souples, doux et encore bien colorée pour mon âge.
Du coup, j’ai fait une photo pour fêter %a.
Je bosse en même temps sur des photos de famille.
Je ne peux pas les montrer, c’est privé, mais j’en suis très contente.
La famille aussi,
Les photos de famille doivent rester relativement classiques dans leur traitement,
Histoire de passer l’épreuve du temps.
Ce que je voulais dire, en fait, c’est que la majorité des gens semblent bien comprendre et respecter mon état.
Allez savoir pourquoi, ce sont les deux qui ne comprennent pas qui retiennent mon attention.
J’ai décidé de passer outre, je suis obligée si je veux continuer.
Je ne suis pas allée à l’hôpital.
Je n’ai pas trouvé la force.
Ca me travaille déjà tellement d’avoir un proche qui semble sur le point de partir.
Je dis qui semble, parce que ça fait longtemps qu’il est pas bien.
A force… mais j’ai senti.
, j’ai senti que c’est sérieux.
Je dois être forte.
Y aller.
Mais j’ai peur.