Mon combat

Comment imaginer que tout ce que j’aime sera brisé ?

Cette nature, ces rues et maisons, ce coin tranquille, ce bord du lac où je promène mon chien.

La petite bibliothèque de rue, les nids d’oiseaux, les arbres que j’aime tant …

détruits à jamais ?

Je ne pourrai pas le supporter.

Je devrai partir de toutes façons, me réfugier loin des marteau-piqueurs et autres outils qui font du bruit, genre pelleteuse mécaniques..

Imaginer qu’elles pourraient déchirer mes murs, taillader les bords de la rivière pour remodeler le paysage m’est insoutenable.

Ca serait comme me scarifier.

Pire.

Comme si un psychopathe  s’amusait à me découper en morceaux, encore vivante.

Jusqu’à ce que je finisse par y passer et qu’il ne reste plus rien de la personne que j’étais.

Pire.

C’est à mon âme, que l’on veut s’en prendre, à tout ce qui m’aide à trouver la vie belle, chaque jours, à mes petits compagnons libres qui chantent volent, nagent en liberté.

Massacrer ce quartier massacrerait aussi tant de petites vies, qui commençaient à nous faire confiance, générations après générations…

les canards s’approchent, en couple souvent, près des promeneurs et acceptent des morceaux de pains qu’ils attrapent dans la main.

Avec beaucoup de calme et de confiance, on peut nourrir les cygnes de la même manière.

 

Ou iront les fouines, les renards, les castors?

C’est leur territoire que l’on voudrait mutiler.

De tout mon coeur, de toutes mes forces, j’espère que ça ne se fera pas.

Mais ça à déjà commencé.

Les marques sont posées… les arbres disparaissent, furtivement, un par-ci, un par là.. des dizaines au final, mais on ne s’en rends pas compte, tant c’est fait fourbement.

Des jeunes arbres, en pleine santé que l’on avait planté il y a quelques années…

De vénérables ancêtres centenaires qui auraient pu vieillir en paix.

Ca me fait mal-

Un arbre, ça a un esprit.

Une fonction.

C’est le refuge des oiseaux, c’est de l’oxygène, de la beauté, de la protection.

Ceux qui décident de les assasiner, ceux qui acceptent de le faire ont de la sève sur les mains….

Mais la nature est plus forte, elle se vengera si on lui fait du mal…

Je ne veux pas y penser.

Je profite de chaque minute dans mon quartier que j’aime tant, et je serai encore et toujours aux côtés de ceux qui se battent.

Je continue de photographier toute cette beauté. cette poésie.

Le cri du paon de l’Elfenau résonne dans ma tête

comme un appel.