Les biennois et les arbres, c’est comme une histoire d’amour.
On a chacun le sien, son préféré.
On les connait comme de vieux amis fidèles.
On les aime.
D’un affection typiquement biennoise, que je n’ai besoin d’expliquer qu’à ceux quine vivent pas à Bienne.
Au printemps, quand ils fleurissent, c’est toute la ville qui semble renaître.
Ils sentent bon, ils sont beau, chacun à sa façon.
On les connait souvent depuis notre enfance.
Sur le chemin de l’école.
Plus tard, sur celui du travail.
Ou quand on promène nos chiens , pour ceux qui en ont.
Les plus nantis ont leur arbre dans leur jardin.
Les autres vont se reposer à l’ombre de ceux du Parc de la Ville, ou du lac…
Enfin de ceux qui restent au bord du lac.
Depuis que je les photographie, je les ai vu disparaitre , ces dernières années.
Sans prévenir.
Un, puis ,deux, puis des dizaines.
Il parait que ce sont plus de 700 arbres qui doivent encore être coupés pour laisser passer cette foutue autoroute.
Mais les biennois ne sont pas d’accord.
Les affiches fleurissent sur les troncs pour dénoncer cet arbricide.
CA m’a motivé pour en faire une aussi.
J’irai entourer un de mes arbres avec.
J’ai bien dit MES arbres.
Ils sont à nous.
Ils font partie de notre paysages.
Ce sont nos vieux amis que l’on voudrait massacrer.
Défigurer encore plus notre ville, pour des travaux qui ne sont pas nécessaires.
Pour une autoroute…une foutue autoroute ( je vais rester polie).
On se croirait revenu 50 ans en arrière, quand on pensait encore que seule la voiture était l’avenir.
Mais là, à travers nos arbres, c’est le coeur même de Bienne que l’on touche.
J’ai une pensée pour mon voisin M.Grüber, du temps ou j’habitais encore à la rue Feldeck .
Tu t’en souviens Pascal? toi qui fait de la politique. et qui te bat aussi pour nos arbres. le noisetier, devant la maison?
_Il avait fallut abattre ce petit arbre.
Monsieur Grüber, toujours sérieux, avec son complet cravate lui avait composé un poème posthume .
Un sorte d’ode au noisetier disparu qu’il avait laissé à son ancien emplacement, attaché à une grille.
En parlant d’attacher, on pourrait se lier symboliquement avec ces arbres!
Quelque part, on est déjà tellement attaché à eux.
Il faudrait le rendre visible cet attachement.