Allez, on se motive.
Du courage ?
Mais j’en ai à revendre.
Je fais des stocks , à la cave.
J’en ai sous toutes les formes.
En litre, en briques.. en ce que vous voulez.
J’en ai tellement que j’aimerais bien en revendre, si ça intéresse quelqu’un ?
Je fais un prix…
Je pense ouvrir un magasin… ,au lieu de M comme Migros, ça serait C comme Courage.
Courage en chips.
Smoothie au Courage.
Glace avec des morceaux de Courage à l’intérieur pour le dessert.
Tout ça avec du pain aux graines de Courage.
J’en aurai toujours assez pour tout le monde.
Avec mes copines comme fournisseuses, j’aurais en plus toutes sortes d’espèces, de provenances différentes.
Coraggio italien 100 % pur, extraction à froid.
En action.
Je ne me contenterais pas de vendre du courage.
J’aurais aussi d’autres spécialités maison.
Comme l’Imagination, par exemple.
Et dans les produits de luxe, je proposerais de l’essence de chaleur humaine.
Bio.
Sans oublier, le parapluie à l’épreuve des balles perdues.
Les t-shirts anti-cons, testés et approuvé par l’Union suisse des consommatrices.
Comme il serait beau mon magasin…
Les bouteilles d’Esprit positif bien allignées, avec leurs étiquettes de toutes les couleurs.
Les montagnes de tendresse en tête de gondole.
Et des échantillons de sympathie distribués par de charmants et charmantes hôtesses à l’entrée.
On vendrait du soleil toute l’année, et on ferait aussi agence de voyage.
Et vous savez le plus beau ?
Les clients et clientes paieraient dans une monnaie unique et inédite : leur propre souffrance.
Au lie de mettre une carte dans une machine, on mettrait son doigt.
La machine évaluerait le degré et la quantité de souffrance accumulé,,, et
par un barème bien étudié donnerait un échange équivalent de monnaie.
Comme ce serait équitable !
La mère de famille épuisée aurait droit à des vacances de rêve…
Quand à ceux qui n’ont pas assez de souffrances pour faire leurs courses, rien ne les empêche d’emmener une copine qui elle en a, et de partager :).
Bienvenue dans mon magasin.