Coeur sensible à Bienne

Cette plongée d’en mon enfance m’a reconnectée à mes souvenirs.

Je l’ai remarqué tout de suite, sur la photo, mon air un peu renfrogné ne vient pas que du soleil qui m’éblouissait.

Non.

Dès que j’ai su penser par-moi-même, ce qui est arrivé plutôt rapidement.

J’ai pris conscience d’une chose ; la plupart des adultes étaient des cons.

A différents degrés, de différentes façons, naus irrlmédiablement des cons.

Des gros cons, des grands cons ou des petits cons.. mais des cons en tout cas.

Au point d’assimiler les deux  mathématiquement :

de les rendre indissociables et de m’ancrer cette certitude : adultes = cons.

Bien sûr, pas mes  parents, ni mes grands-parents, ni mon oncle et ma tante, mon parrain, sa femme, et d’autres rares exceptions formaient un rempart solide contre ce monde extérieur bourrés d’adultes-cons.

Si cons, tellement cons, qu’ils faisaient la guerre, qu’ils étaient incapables d0enrayer la famine.

Par contre ridicules et tout excités, dès qu’ils fallait courir derrière un ballon, ou pire, regarder les autres le faire, ça ils pouvaient , sans problème-

Massacrer les indiens d’Amérique, les parquer dans les camps,.

Frapper des enfants. gazer des gens, massacrer des bébés phoques.

Les adultes étaient capables de tout, des pires horreurs au niveau mondial.

Et plus j’en apprenait, et plus ça m’horrifiait.

Je les voyais boire… mon Dieu, ce souvenir hallucinant de femmes en soutien-gorge dansant sur la table…

D’hommes changés en monstre…

Et plus je grandissait et plus ça empirait.

Avec cette peur de devenir moi-même adulte.

Au point que j’avais décidé de mettre fin à mes jours, à l’âge de 18 ans.

Mais j’avais aussi un plan B : je m’étais promis de tout faire  pour ne pas perdre mon âme d’enfant.

J’ai passé des nuits à frissoner d’horreur en pensant que ça allait peut-être m’arriver quand même : devenir adulte et passer du côté obscur de la Force, sans même m’en rendre compte.

Comme une boite de conserve qui aurait dépassé la date de péremption et pourrirait de l’intérieur.

Et puis le temps à passé, le monde , mon monde à évolué, changé de couleur, fini le noir ou blanc.

Mais toujours des cons partout.. même chez les enfants.. et même moi…

La connerie, c’est le signe de notre imperfection en tant qu’humain.

Alors, j’assume, J’en suis pas fière, mais j’assume.

Adulte par contre… c’est plus dur.

Mais j’ai appris aussi que toute notre vie, nous avons ces trois côtés : enfant, adulte et parent.

J’ai eu 50 ans, et pourtant,  l’enfant que  j’étais est toujours là-

Moins naïf, mais toujours aussi révolté.

Quand je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule, c’est allé plus ou moins,

Parce qu’il y a encore cette foutue sensibilité.

Alors ok, on peut en faire une force,

Mais voilà.. malgré tout, il semble que les personnes que je connais le mieux n’ont pas encore compris que ce qu’ils prenaient pour de la comédie, était en fait une profonde différence.

Qu’ils pouvaient me blesser.

Et que mes réactions étaient conséquentes à ses blessures.

Comme un poignard enfoncé dans mon coeur.

Dont je sentais et je sens encore physiquement la lame.

Alors, je leur demandais d’arrêter.

Mais ils ne comprenaient pas.

Peut-être que si j’avais su m’expliquer,..

Si je n’avais pas eu si honte , si je ne m’étais pas senti aussi faible…

Ils n’ont pas compris hier, ils ne comprennent pas davantage maintenant.

Alors je m’enfuis.

Parce que c’est trop douloureux.

Une seule respiration , un début de mot suffit.

Parce que je sais ce qui va suivre.

Parce que je le sent , surtout.

Alors j’ai essayé de trouver, et j’ai trouvé des solutions, plus ou moins acceptables.

Plus ou moins efficace,

Mais eux aussi ce sont adaptés, et trouvé le chemin pour m’atteindre quand même.

Etre blessé par un inconnu, m’est moins pénible.

Mais quand ça vient de quelqu’un que j’aime, c’est multiplié par mille.

Je ne crois pas qu’ils sachent, je ne crois pas qu’ils fassent exprès.

Je ne peux pas imaginer que sachant ça, ils le fassent quand même.

Je crois qu’ils essaient seulement d’exprimer leur point de vue.

J’aimerais qu’ils comprennent.

Mais pour ça, il a déjà fallu que moi je comprenne… que je puisse mettre des mots qui aient un sens sur…

Cette différence.

Qui fait que je serai anéantie, alors qu’une personne normale ne sentirait rien  qui ressemble, même de loin à ce que j’exprime.

Ca et le sentiment d’impuissance qui va avec.

On dit beaucoup de choses à propos de l’autisme.

Que ça vient de ci ou de ça.

Moi je me demande si, en vérité, ce ne serait pas la conséquence

de cette différence.

Et que ça expliquerait pourquoi , il vaut mieux se réfugier dans un monde imaginaire, plutôt que de s’exposer à des souffrances inutiles.

Je ne suis pas la seule à le dire, ce serait une question de métabolisme.

On l’étudie, mais on sait encore si peu sur le sujet.

J’ai une idée assez précise, à force, parce que ça me concerne doublement.

Mais je vais vous épargner les détails, aujourd’hui.

Même si j’aurais tellement à dire encore.

il est tard, ou très tôt.

J’ai ressenti ce coup de poignard, ce soir, la lame hésitait, tournait  autour, jusqu’a se planter d’un coup dans mon coeur.

Il y a longtemps que ça ne m’étais pas arrivé.

 

j’espère que a personne qui tenant le manche va comprendre, si elle me lit,

que si je lui demande d’arrêter 2fois et qu’elle continue quand même, je n’ai pas d’autre choix que de m’enfuir quand le premier coup s’abat.

Je n’attends pas le deuxième…

Ca ‘a pas encore cicatrisé.

Et puis la réaction classique :

-Mais .. si il faut toujours faire attention à ce qu’on te dis…..

Bien sûr, il faut faire attention !

Et si je demande  d’arrêter deux fois, trois fois et que ça continue quand même

Alors est-ce que je dois choisir entre l’incompréhension de l’autre ou ma souffrance ?

Je me sauve.

Je me sauve.