Elle est morte… on ne dit pas son nom.. on ne montre pas sa photo… l’enquête est en cours…
Désormais il y aura de la musique dans ce blog… pour s’accorder avec l’article.
C’était vraiment une jolie fille.
J’ignore son âge, mais elle faisait jeune.
Je ne peux pas dire que je la connaissais vraiment.
On a du se parler deux fois…
Mais je la voyais.. elle avait quelque chose de fascinant.
Comme bien des biennois, elle venait d’ailleurs dans ses origines.
Elle avait un beau profil, délicat.
Et la tragédie lui collait à la peau.
Partout où elle passait.
Elle me donnait l’impression de ne pas savoir qu’elle avait de la valeur.
Plus qu’elle ne le pensait.
C’est juste une impression.
Je la voyais traçant sa route, au milieu d’épreuves… du genre qui paraissent dans le journal.
Un destin hors du commun, mais si triste…
Qui mérite ça ?
Est-ce qu’elle s’est endormie paisiblement et jamais réveillée?
J’aimerais le souhaiter.
Mais mourir asphyxiée dans un incendie, ça doit être terrible.
Et si elle ne dormait pas…
Et si elle s’est retrouvée piégée, et brulé vive ?
C’est une mort atroce.
Je n’ai vu nul part l’évocation de ses souffrances.
Comme si ça n’avait pas eu lieu.
Un accident ?— ok…
Les experts ont déclaré que c’était un accident.
Ils sont fort pour trouver les origines du feu.
J’en sais quelque chose, chez moi aussi, il y a eu le feu.
C’est surement pour ça que ça me touche autant.
Heureusement pas de victime…
Revenons à elle… avec son joli prénom… son visage harmonieux.
On peut se poser mille question.
Qui saura dire ce qui c’est passé là?
Je suis une vraie biennoise, je connais tout… ou presque.
Je l’avais visité cet atelier, qui a brûlé aussi.
Ces pièces, ces outils, ces fournitures d’horlogerie anciennes qui sont irrécupérables, parce que le feu fait fondre les choses… la suif s’insinue partout
comme une peste noire, désespérante.
Le travail d’une vie… comme une punition.
Je peux le dire parce que mes affaires aussi ont brulé.
Je l’ai pris comme un allégement, la possibilité de recommencer à zéro.
Mais mes pauvres choses n’avaient de valeurs que pour moi.
Celles qui ont disparu dans cette incendie, je me souviens de quelques unes…
qui auraient pu figurer dignement au musée de l’horlogerie.
Rares, voir uniques…
Mais les choses n’ont pas d’âme… seulement celle qu’on leur donne temporairement, quand elles disparaissent, elles ne vont nul part.
Elle avait une âme, et sur son visage lisse les tragédies qu’elle avait vécu ne s’inscrivaient pas
Ca se voyait pourtant, à cette façon qu’elle avait de s’habiller, qu’elle était différente.
Qu’elle était menée par quelque chose qu’elle seule connaissait.
Quand on avait parlé, je l’ai trouvé intelligente, cohérente.
Et parce que personne n’a le droit de la juger, alors je ne ternirai pas son portrait.
Quoi que l’on croie savoir…
Je voulais en parler, pour qu’elle reste quelque part sur ce net *éternel »…
Je ne suis pas triste,
J’aimerais que ça ne soit pas vrai, qu’on se soit trompé.
Que je la croise encore.. parce que personne ne mérite une fin pareille.
Y’a-t-il un sens à l’anéantissement barbare d’une personne, en pleine ville…
Barbare . car le feu est primitif, violent, sans pitié.
Dans Game of Throne, quand on les voit périr dans les flammes, les effets spéciaux sont si bien faits de nos jours, alors, on peut s’imaginer sans peine à quoi ressemblaient ses derniers instants.
Barbare…
Je suis désolée pour elle, pour a famille si elle en avait.
Peutetre que par hasard quelqu’un pour qui elle était importante lira ce texte.
A cette personne je veux dire, qu’elle m’a marquée, qu’elle en surement marqué d’autres, qui ne l’oublieront pas, non plus ,comme moi.
Que son âme aie la paix.
Que son beau visage reste dans nos mémoires.
Avec ce sourire, qui donnait l’impression qu’elle était au-dessus du malheur.
Et comme elle a connu l’enfer, nul doute, aujourd’hui c’est au paradis qu’elle repose.
Ce sont des images.
Cpmme celle d’une chouette toute blanche qui vient se poser sur la
barrière du débarcadère… et disparait dans la nuit.