Dignité

L’autre jour et aujourd’hui, je suis passée par la place Centrale et j’ai vu  les bougies et les fleurs

déposés par les sri-lankais, en mémoires de leurs compatriotes injustement et assassinés par des terroristes .

Terroristes :

Monstres qui ne méritent pas le statut d’êtres humains.

Je peux comprendre beaucoup de choses, mais pas celle qui motive véritablement des actes mortels visant des innocents.

Pour semer la terreur ?

La désolation ?

Pour nous montrer que si ils veulent, ils font le mal, quitte  à mourir avec ceux qu’ils visent.

Les mots me manquent pour dire à quel point je trouve ça profondément horrible de causer autant de peine et de dégâts, gratuitement.

Parce que ces gestes terrifiants ne servent à rien d’utile, rien de juste.

Ils sont la négation de l’humanité, par leurs atroces conséquences.

Des familles brisées, privée de leurs parents, de leurs enfants,

Des personnes qui avaient leur place dans la société, retirées brutalement

de ce monde, laissant un trou béant.

Incomblable.

Irremplaçable.

Des personnes aimées, aimantes.

Quel atroce gâchis !

Rien, absolument rien, ne peut justifier cet épouvantable carnage,

Surtout pas la religion.

Comment  ces semeurs de morts peuvent-ils croire un instant que ce pauvre argument va encore  nous convaincre ?

Comme si nous ne savions pas ce qu’ils font,

comme si nous ne savions pas qui ils sont.

A l’ère d’internet, de Facebook et de Youtube,

comment ignorer les enlèvements  de très jeunes filles qu’ils transforment en esclaves pour satisfaire leurs besoins.

Des jeunes filles qu’ils violent, battent, affament.

Qu’ils achètent, vendent et revendent.

Les prises d’otages, les décapitations….

Comment peuvent-ils croire que nous puissions voir  quoi que ce soit de religieux en eux  ?

Ils ont perdu la raison.

Seule subsiste la haine.

Et la tentation  d’y succomber à son tour.

Voilà pourquoi j’aimerais saluer ici, l’immense force de la communauté sri-lankaise de Bienne.

Aujourd’hui sur la place Centrale, ils étaient l’exemple même de ce qu’est la Dignité.

avec un D majuscule.

Droits .

Calmes.

Dans leur deuil, dans leurs pertes.

Ils se tiennent en petit groupe silencieux.

Une belle jeune fille se tient vers une petite table où sont disposés quelques bougies.

Elle me propose d’en allumer deux, je suis avec ma petite-fille.

Nous le faisons ensemble et je lui demande si elle à perdu quelqu’un.

Elle me réponds que oui, deux personnes de sa famille.

Voyant mon air navré,  elle à encore la force de me sourire, comme pour me réconforter.

Comme si ce n’était pas elle, qui en avait le plus besoin.

Le vent souffle fort sur la place Centrale.

Le ciel pleure.

Les bougies s’éteignent, mais on persévère.

Toutes les deux  , on tente de  maintenir les flammes.

Quand je me relève,   je vois que le groupe me regarde.

Je n’ai jamais vu dans ma vie des regards pareils.

 

 

Je suis sûre que d’autres personnes sont passées.

Mais à ce moment là, il n’y avait que moi

Je suis tentée de comparer, je repense à la foule énervée qui se pressait au même endroit lors de la tragédie parisienne.

Mêmes assaillants, victimes différentes..

J’aimerais me tromper.

Me dire que c’est-à.cause du mauvais temps, que les gens ne s’arrêtent pas,

qu’ils sont déjà venu, qu’il viendront encore.

Je me dis encore que les gens choisissent leur combat, et leurs causes et je pourrais faire d’autres comparaisons, d’autres réflexions…

Au final, la dignité des biennois-sri-lankais  me donne plutôt une leçon .

De compassion.

Parce que nous avons le choix.

Nous avons notre liberté.

Celle qui dérange tellement.

Au point que certains voudraient nous l’enlever.

la remplacer par de la haine.

C’est le piège dans lequel je ne veux pas tomber.

Mais c’est facile à ire.. quand on est à ma place.

Ce n’est pas mon oncle , mes cousins qu’on à tué.

Je n’ai pas été enlevée, détenue pendant des années avec la menace de mourir à chaque instant.

Plus on est concerné, plus les émotions sont fortes.

Ca m’amène à me demander pourquoi les terroristes détestent tellement le reste du monde.

On ne naît pas terroriste, on le devient.

Il y a sûrement quelque chose à réparer,

à la base,

pour éviter que ces dégénérés le deviennent.

Quand à nous, la seule voie de réparation reste celle du pardon.

Même si ça semble impossible

C’est encore et toujours la seule issue ,

Celle de notre humanité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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